J’en fus assez effrayé tout d’abord : Ma bonne tante heureusement veillait sur moi.
Un matin, — tiens, j’étais ici, — à cette table, et je prenais mon chocolat, — mon domestique entra de cet air que tu lui connais :
— On vient d’apporter cette lettre pour monsieur, — c’est pressé.
Je décachetai :
J’attends Léon à déjeuner à onze heures et demie.
Il y va de son avenir.
C’était de ma tante.
Il était dix heures et demie, — je laissai mon chocolat sans le prendre, je m’habillai et je partis.
Tu connais la baronne ; mon exactitude lui fit plaisir ; elle m’attendait comme on attend un amant.
Au fait, elle a à peine trente-cinq ans, ma tante ; elle est veuve, un peu grasse et toujours charmante : elle a des yeux… et des lèvres… et une oreille… Je vis tout cela pendant le déjeuner.
Nous étions en tête à tête. J’avais des envies folles…, mais je m’écarte du sujet.