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En prenant le thé

— Nous allions à ta rencontre ! lui cria Marie, et, s’approchant, elle lui jeta ses bras autour du cou et l’embrassa.

Puis, lui posant les deux mains sur les épaules, et éloignant son visage pour le mieux voir : — Mais… embrasse-moi donc, toi, lui dit-elle.

Il la baisa distraitement au front en me serrant la main.

La jeune fille, se retournant alors, releva lentement ses yeux vers moi et me regarda un instant fixement ; puis elle se remit en marche la première en caressant le chien.

Un peu enhardie par la présence de mon frère, elle fut charmante d’esprit et de grâces séductrices.

En rentrant au jardin : — Je vais donner à manger à Poulette ; venez-vous voir ? me dit-elle.

Devant le petit hangar, Poulette seule manquait à l’appel, et sur l’échelle du poulailler le coq perché s’efforçait de voler.

— Ce sera pour une autre fois, me dit ma petite amie. Et comme elle avait les pieds mouillés, elle monta dans sa chambre.

J’entrai seul au salon, et me mettant à l’aise, je m’assis dans un grand fauteuil.