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En prenant le thé.

Ma bonne vieille mère, elle aussi, brisée par les émotions de la semaine, se pencha vers moi les larmes aux yeux ; elle se mit à genoux auprès de mon lit, en posant sa belle tête blanche sur ma main :

— Pauvre chère, me dit-elle, tu as bien souffert, mais elle est si mignonne, ma petite-fille !

Je lui pressai silencieusement la main.

Les cloches cependant avaient cessé de sonner.

J’entendais au loin résonner sur le pavé de la rue les roues des voitures qui revenaient, et j’écoutais si la petite voix du bébé ne se mêlait pas au vacarme.

Il rentra dans la chambre, encore endormi dans les bras de la garde.

Derrière lui, le père, le visage rayonnant, et qui s’avança vite vers moi :

— Elle a été étonnante de sagesse, petite femme, me dit-il ; — c’est une petite merveille.

La garde me fit embrasser mademoiselle Bébé qui dormait toujours dans ses bras, et la remit tout doucettement dans son petit nid rose, qu’elle approcha de moi — et Henri s’asseyant sur la causeuse entre mon lit et le berceau :