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En prenant le thé.

assise à mon secrétaire, écrivait l’adresse de quelques faire-part.

J’avais la tête posée sur l’oreiller, un fin oreiller garni de dentelles, que Henri avait lui-même placé commodément pour moi ; il avait aussi, sous mon coquet petit bonnet à rubans mauve, arrangé les nattes de mes cheveux qu’il avait faites lui-même, — et avec quel plaisir, — la veille du grand jour.

C’est peut-être enfantillage à moi de vous raconter tout cela, mais le souvenir de toutes ces bonnes petites choses m’est encore si présent ! et c’est si bon de relire de temps en temps un feuillet du passé !

Tout à côté de mon lit, et à portée de ma main, le berceau, mignon et parfumé, se balançait tout vide sur son pied ; le petit oreiller portait encore l’empreinte de la petite chérie : on l’avait prise tout endormie pour la rouler dans sa longue pelisse blanche, dont le doux parfum de violettes me poursuivait encore.

Elle dormait si douillettement dans son petit lit, sous l’ombre rosée des rideaux, que c’était vraiment dommage d’aller la porter dans cette grande église, aux voûtes glaciales !