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En prenant le thé.

Et les larmes que nous avions versées, quand les exigences d’une éducation plus sérieuse nous séparèrent ! pauvres larmes d’enfant, si grosses et si amères, mais si vite essuyées !

Elle me parla de tout cela, du passé, auquel j’avais foi encore, et de l’avenir, dont j’avais un peu peur !

Puis à la fin en s’éloignant de moi, repassant d’un seul mot tout notre passé à nous deux : — Au revoir, petit mari, me dit-elle.

Bonne et douce conversation, toute pleine des souvenirs, des joies d’autrefois, chère vie d’enfant, je vous revis avec plaisir en contemplant mon petit bouquet de violettes de Parme ?

Qu’elles sont charmantes, ces premières inclinations de l’enfance, et quelle ineffaçable empreinte ne laissent-elles pas !

Et toutes ces figures, fraîches, souriantes, aux joues roses, aux cheveux flottants, qui passent comme des ombres gracieuses dans la mémoire de l’homme, — sans laisser un remords — de quelles forces nouvelles ne remplissent-elles pas le cœur !