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En prenant le thé.

porta la lumière ; les joues me cuisaient, et ma petite amie était très rouge.

— Je crois qu’Henry a un peu de fièvre, Louise, — dit-elle à ma mère, — il faut y faire attention.

Et elle ajouta quelques mots à voix basse.

Après quelques journées de soins, ma mère me mit au collége.

L’autre était une enfant ; nous avions mêmes goûts, même âge et même taille.

Nous avions joué ensemble à tous ces bons jeux bruyants et gais de l’enfance, nous avions grandi côte à côte, et elle disait si bien : « Mon petit mari, » que je l’embrassais chaque fois.

Lorsque je sortis du collège, je la retrouvai dans le monde : elle avait quitté ses jupes courtes.

C’était une charmante fille, élégante, distinguée et très spirituelle.

Mais comme il arrive toujours à cet âge-là, j’étais un petit garcon encore, qu’elle était déjà une jeune fille.

Elle vint à moi, gracieuse et souriante, et me ten dant la main à l’anglaise :