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En prenant le thé.

que tu es un grand garçon, presque un homme, maintenant ?…

Je ne répondais rien, j’étais assis immobile auprès d’elle, et je regardais le feu.

— Eh bien, tu ne dis rien ?

— … Vous m’avez fait de la peine, hier, murmurai-je à demi-voix, vous avez oublié d’emporter ce que je vous ai donné.

— Tiens !… c’est vrai !

— Vous ne m’aimez donc pas, que vous ne tenez pas à ce que je vous donne ? Moi, quand vous me donnez quelque chose, je l’aime bien et je le garde en souvenir.

— Mais si… je t’aime bien !

Et elle me prit la tête pour m’embrasser.

— Si vous m’aimez vraiment, dites, — voulez-vous être ma petite femme ?

— C’est cela, me répondit-elle en souriant.

— Vous m’attendrez ? — bien sûr ? — interrogeai-je avec le plus grand sérieux.

— Oh ; oui ! mais il faut bien travailler et me promettre d’être toujours sage.

— Je vous le promets. — Alors je serai votre petit mari.