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En prenant le thé.

Puis elle s’élança dans le tourbillon.

Lorsque la musique cessa, le petit groupe revint à moi, et la gentille enfant prenant dans sa corbeille un petit bouquet :

— C’est pour toi tout seul, — dit-elle en le donnant à son danseur, — et je te remercie.

Il prit le bouquet de ses mains, le passa dans son ceinturon de cuir jaune et lui disant : — À tout à l’heure ! il s’éloigna.

— Merci bien, monsieur, reprit alors, en se tournant vers moi, la petite fille, voulez-vous me rendre ma corbeille ?

— Est-ce que je ne puis pas prendre un bouquet, moi aussi ?

— Oh ! si, — baissez-vous, je vais vous le mettre.

Je m’assis sur une banquette.

— Vous ne dansez pas ? me demanda ma petite bouquetière, tout en essayant de passer les fleurs à ma boutonnière. — Vous avez tort, c’est si amusant ; moi, je voudrais danser toujours… Vous avez bien vu ce petit garçon, qui vient de me faire danser, eh bien, c’est Edmond, mon cousin ; je l’aime bien,