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En prenant le thé.

a laissé dans votre âme une empreinte bien lente à s’effacer.

Pour tout le dévouement et les soins attentifs qu’elle vous donnait, — que lui rendiez-vous quand vous étiez enfant ? Des méchancetés, quelquefois ; des taquineries, le plus souvent.

Et ce n’est que plus tard, lorsque la vie vous a fait homme, que vous comprenez ce qu’il y avait de sublime dans ce dévouement désintéressé, fidèle, — dans cette abnégation complète de ce qui est fort devant ce qui est faible.

Ce sont de frais souvenirs ceux-là ; ils ont un parfum de foin coupé, de laiterie et de campagne.

Ils datent de loin, le plus souvent, — du temps où l’on était bambin ; — mais l’on aime souvent à regarder bien loin derrière soi, — à ravoir dix ans pour une heure encore.

C’était l’autre soir, j’étais d’assez vilaine humeur, mais je suis bien certain que vous m’excuserez quand vous saurez pourquoi.

Je devais aller au bal de Mme de P***, — quand, au dernier moment, sur le devant de ma chemise, —