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En prenant le thé.

la main, ne me contrarie pas. — Qu’est-ce que cela te fait ?

— Tu agis comme une enfant, ma petite femme. — Laisse tous ces livres, il sera assez temps pour toi de les lire plus tard. — Et je tenais toujours le livre.

— Donne-moi celui-ci, veux-tu ? me demanda t-elle.

— Tu le reprendras quand tu voudras — tu déranges toute ma bibliothèque.

— Donnez-le-moi — je vous en prie, — me dit-elle d’un air sérieux.

Mais en voyant que je souriais en l’entendant cesser de me tutoyer, elle se mit à rire aussi.

— Comme tu es taquin, Henri ! — Tiens, si tu veux, il fait presque nuit, je vais faire apporter la lampe ici et tu liras avec moi — tu m’expliqueras.

— C’est cela — je t’expliquerai.

— Ne ris pas — c’est très-sérieux — j’ai déjà eu honte de mon ignorance en littérature. — Ainsi, l’autre jour par exemple, quand Marie est venue, elle m’a parlé de plusieurs ouvrages, en me demandant mon avis. — Si tu savais comme j’ai été embarrassée !

— Tant mieux, chérie.

— Comment ! tant mieux.. — Allons, je vais faire