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Une nuit blanche.

soulever sur mon bras le pauvre petit être qui suffoquait ; mes mains tremblaient, j’avais peur :

J’avais reconnu cette affreuse toux, comme un chant de coq, dont j’avais une frayeur si grande.

La quinte passée, j’allai prendre dans la chambre à côté la petite bouteille de sirop.

Elle était encore cachetée, et je bénis la précaution qui me l’avait fait acheter.

La pauvre chérie était retombée anéantie sur son lit, et lorsque je m’approchai d’elle, la cuiller à la main, elle avait peine à se tenir debout sur mon bras.

— Bébé, lui dis-je à demi voix, bébé, — du bonbon !

La pauvre chérie gourmande, instinctivement, ouvrit sa petite bouche, et passa plusieurs fois, en retombant sur l’oreiller, sa petite langue sur ses lèvres séchées par la fièvre.

Je la pris, roulée dans sa couverture et, l’asseyant sur mes genoux, je m’approchai du feu qui s’en allait mourant dans la cheminée.

Elle se blottit toute fiévreuse contre moi. Sa peau me brûlait à travers mes vêtements.

Sa respiration était rauque, oppressée, bruyante ;