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Un jour d’ouverture de chasse..

que j’ai envoyés à midi par un exprès, — Manette a un secret et ils seront excellents. — Pstt… Et du bourgogne ? — dit-il à la vieille bonne.

Après les avoir découpés avec soin : — Goûte-moi cela, c’est un coup superbe et prends garde aux plombs.

— Pauvres petites bêtes, lui dis-je ; — c’est vraiment dommage ; ils sont à peine nés…

— Bah ! reprit-il — ils n’ont pas encore aimé, ils n’ont pas de regrets.

— Ah ! ah ! ne dis donc pas de sottises, tu vas me faire étouffer.

Je crois, en vérité, que le bourgogne est un vin capiteux…

Le fait est que nous montâmes de bonne heure dans notre chambre.

Du reste, Henri était un peu fatigué…

— Avoue au moins, chérie, — que c’est bon la chasse d’un petit mari — et que tu voudrais bien m’y voir aller souvent, me dit-il au moment de s’endormir.

— Oh ! je ne sais pas… C’est si long tout un jour à passer seule, et c’est si triste…

— Oui… mais les perdreaux… et puis on s’aime