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En prenant le thé.

À quatre heures du matin, Jacques, le vieux jardinier, commença à jeter sur les carreaux de notre fenêtre de petites pierres pour réveiller le chasseur.

Je fus éveillée la première, et me soulevant sur le coude, je lui mis dans le cou une série de bons petits baisers, jusqu’à ce qu’il eût ouvert les yeux.

— Et la chasse ! lui dis-je en riant.

Il fut vite en bas du lit.

J’entendais, les yeux à demi fermés, son va-et-vient dans la chambre à côté — je le voyais s’agiter dans une demi-lumière, ajuster ses guêtres et ses gros souliers jaunes, et après chaque détail il s’arrêtait tout content pour se frotter les mains.

Quand il fut prêt, il vint près de mon lit et m’em brassant :

— Tu auras tes perdreaux, chérie, — dors bien.

Je lui tendis la main.

— Sois bien prudent, lui dis-je tout bas, encore endormie.

Quelques minutes après, j’entendis aboyer le chien, puis ce fut tout, j’étais reprise par le sommeil.