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Les ailes de ma femme..

tite femme, la respiration pressée, la tête cachée dans mon cou, sembla se recueillir.

— Tu vois bien, chérie ! lui dis-je, tu as voulu me faire conter cette histoire, et maintenant tu es tout attristée.

— Oh ! non ! — je sais bien que ça doit être ainsi. Oh ! je le sais bien… mais… je ne comprends pas pourquoi, — ajouta-t-elle en parlant plus vite.

— Comment cela, chérie mignonne ?

— C’est injuste, reprit-elle ; — tout vous est permis, à vous autres hommes. Est-ce bien nécessaire que vous… ? Tiens… je deviens méchante, moi, je suis jalouse de ton passé !

Tu as eu beaucoup de… thés comme celui-là, dis, Henri ?

— Non, chérie, oh non ! pas beaucoup.

— Combien ?

— Je ne sais pas, mais bien peu, va, je t’assure.

— Enfin… puisque c’est toujours ainsi, je dois bien te pardonner, gros vilain don Juan, — mais c’est égal… avoue qu’à ma place, si je… tu serais bien en colère, hein, petit homme ?

— Oh ! pour cela, oui, fis-je en me levant vivement.