Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

111
Les ailes de ma femme..

Le lendemain soir, vers dix heures, je sonnai à sa porte.

Elle était seule, et vêtue de blanc, dans son petit boudoir tendu de soie…

— Comme celui-ci, interrompit ma femme.

Cette interruption me rappela à moi-même. Comment il s’était fait qu’entraîné par le charme vertigineux du souvenir, je m’étais oublié à conter tout cela, me serait impossible à dire ! — Je m’arrêtai tout court… et me mis à mordiller ma moustache.

— Eh bien ? fit ma femme.

— Pourquoi me fais-tu te raconter cela, chérie ? Quel plaisir prends-tu donc à me faire rougir de vant toi !

— Continue, petit homme, — c’est une histoire, cela, pour moi, tout simplement !

— Nous prîmes le thé ; — et à l’heure où j’avais dit à Jean de me venir reprendre, je me levai et allai voir au balcon.

— Stupide animal, murmurai-je en ne voyant pas mon coupé à la porte, — il n’en fait jamais d’autres.