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En prenant le thé

Arrivé à l’endroit indiqué, je fis arrêter.

— Je ne sais comment vous remercier de votre obligeance, monsieur, — et je suis vraiment confuse d’avoir ainsi abusé de votre temps.

En disant cela, elle ouvrit la portière, et, sautant lestement sur le trottoir, la referma d’un coup sec.

Passant ensuite sa main finement gantée par la vitre baissée :

– Encore une fois !… merci… et elle s’éloigna de quelques pas.

Je me penchai, moi, au dehors, pour dire à Jean de me descendre au Club, lorsque se rapprochant de moi :

— Voulez-vous prendre demain le thé chez moi ? me dit-elle. C’est le seul moyen que j’aie de vous remercier.

Et elle disparut le long des murailles.

J’étais encore si novice que l’invitation de cette jolie créature ne me laissa pas indifférent.

Elle était assez grande, mince, le visage pâle et allongé, et ordinairement vêtue de noir ; — je savais où me procurer son adresse.