infructueux de mon pauvre oncle pour arriver à m’imiter.
Il était adorable de gaucherie.
— Dis donc, me demanda-t-il à la fin, c’est ça qu’on appelle un bon cigare ?…
— Un pur havane, mon cher oncle, une véritable occasion, un chef-d’œuvre du genre.
Je remarquai à ce moment une légère pâleur sur les traits de mon oncle Joseph ; il déposa sur le guéridon son cigare commencé et but une gorgée de café.
— Catherine, du cognac, — demanda-t-il, — et il en versa dans sa tasse un bon doigt.
Je le voyais regarder, les yeux fixés sur les tisons, les flammes qui petillaient ; d’instant en instant, il passait sa main sur son front et relevait ses cheveux : — autour de ses lèvres perlaient quelques gouttes de sueur.
— Diable de cigare ! diable de cigare ! disait-il à mi-voix.
La vieille servante s’approcha tout doucement de moi, et :
— Ça ne sera rien, n’est-ce pas ?
— Non ! non ! lui répondis-je tout bas.