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En prenant le thé

— Allons ! je veux bien, dit mon oncle, rempli de bonne volonté. Passe-m’en un, camarade… ce que femme veut…

— Je crois qu’après le dîner, avec un bon verre de bourgogne, ce sera beaucoup meilleur… et puis, il faut tout prévoir… à mon avis, la prudence veut que vous dîniez avant, car peut-être…

— Hé bien ! tu as peut-être raison…

Et je voyais mon oncle qui me regardait fumer, semblant étudier comment je m’y prenais…

— Ah ! c’est bien simple, il suffit de ne pas avaler la fumée…

Pendant ce temps, Catherine tirait d’un coin de la chambre la table d’acajou bien luisante, et dressait sur une nappe blanche nos deux couverts.

— Hé ! nous dînons chez vous, mame Catherine ? demanda mon oncle en souriant.

— Oui-da, reprit-elle, je veux être de la partie de fumerie, moi…

À l’heure dite, nous nous mîmes à table.

Après la soupe, l’oncle Joseph s’essuya la bouche de sa serviette et, la posant sur la table, se leva lentement en faisant grincer sa chaise sur le parquet.

— Donnez-moi la lanterne, mame Catherine, —