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DE Lil·lUM.»\NlSME A LA RÉFORME. 'I-f Bellay arrachera enco1·e une fois au 1·oi des lettres de grace (8 février 1541). Mais depuis lors c’est l`idee fixe du parti et le point d`honneu1· de ses chefs de faire consommer le g·rand exemple de répression. Las d`attendre, le cardinal de Tournon finira par saisir un de ces moments où le 1·oi épuisé signe tout; il suppléera par une suite de coups d’audace ai toutes les formes de la légalité : le baron d’Oppede pourra enfin se bai- gner dans le sang d’une population sans défense et accom- plir froidement au grand jour, sous le nom du roi, la plus inexcusable des atrocités (avril 4545). L’année suivante, le buclier d`Étienne Dolet dressé sur la place Maubert apprendra au monde qu’il n’y a plus rien ai ` espérer désormais, aussi bien pour la Renaissance que pour la Réforme. Ce ne sera plus que sur son lit de mort, comme la torche qui jette une derniere lueur, que François I" 1·etrou— vera un 1·este de souffle et de volonté pour ordonner a son fils de punir les auteurs du massacre des 'Vaudois. A IV · Sans doute, la déchéance qui devait se terminer par cet . anéantissement de Francois I", n`était pas consommée a l’époque ou nous sommes arrêtés, c'est—à—dire en 4538. Ni en France ni même en Italie, on ne soupçonnait encore la portée de la contre—réfor1nation qui venait seulement d’arrèter ses plans et qui allait sivite les mener à bonne fin. Et pourtant telle est la force des idées simples et des situations nettes qu’il suffira de quelques années, on pourrait dire de quelques mois, pour faire sentir aux contemporains qu’il s`est produit un grand fait nouveau, que le parti de la réaction l’emporte et qu’une · autre orientation commence pour la France en particulier. Nous allons pouvoir en juger par la société des lettres lyonnais, où nous avons hate de revenir pour y suiv1·e en petit le contre—coup des grands mouvements de la politique. Des la fin de 1538, plus de doute et d’illusion pour nos lettrés : l’Église a parlé, le roi s’est prononcé. Cette grande