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72 sumsriuu CASTELLION., - de nul requis, donna‘l’oflice de chancelier à Messi1·e Antoine du Bourg ‘. >> Le premier acte d’Antoine du Bourg, le jour même de son installation — et l.’on admettra bien que ce ne so11t point la des coïncidences fortuites, — est un acte d’amnis|;ie : l`édit de Coucy (16 juillet 1535) rapporte les dispositions terribles de l’édit de janvier et, sous prétexte que l'hérésie s’éteint d’elle—même, ordonne la mise en liberté des prisonniers, rouvre le royaume aux fugitifs en leur don- nant six mois « pour se désister de leurs erreurs ». — Alors commence la derniere éclaircie du regne de Fran- çois I". Guillaume du Bellay de Langeai, le frere de l’évêque de Paris qui venait d’être fait cardinal, reprend sérieuse- ment les négociations avec Melanchthon; il n’attendait que la signature de l`édit de Coucy, qu’il aurait voulu beaucoup plus large ’, pour aller trouver les princes a Smalkalde et leu1·`don11er l`assurance que le roi de France est loin d’épou— ser toutes les querelles des théologiens “. _ _ A ce moment, Montmorency perd sensiblement de son cré- ` dit, il est presque en disgràce ‘. A Paris, le bruit court, et il s`accrédite aisément, que le pape lui—même a ecrit au roi pour désapprouver « l’ho1·rible justice qu’il faisoit des luthe- riens en son royaume " ». A Lyon, Francois I"' dans ses divers séjours comble de faveurs les amis des lettres, même ceux qui sont suspects :· e`est lui—meme qui accorde a Étienne Dolet l`autorisation longtemps refusée d’imprimer ses Com- mentaires de la langue latine (21 mars 1536). Les nouvelles de Lyon sont si encourageantes pour les « Évangéliques » que le bouillant Farel— un des anciens pré- dicateurs de Meaux, devenu le chef de la Réforme it Geneve — veut tout quitter pour aller prêcher l’Évangile a Lyon et n’en est détourné que par le sage Simon Grynée °. C’est encore it ` Lyon que, peu apres, François I" publie un nouvel édit de 1. Journal d'un Iiourgeois de Paris, p. ·16l. 2, Il avait. voulu « que le Roy accordait que ceux qui sont bampnis retorneut. teuz, tant · sacramentayres que aullrcs, sans aucune abjuration et qu'y gfy aye point de réserve ». (lier- minjard, ui, 322.) 3. Herminjard, VI, 119,120, n. 7. 4, Decrue, p. 417. 5. Voir Journal d'un Bourgeois de Paris (juin 1535). ' 6. Ilerminjard, Ill, 386-387.