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APPENDICE DU TOME l . ' FRAGMENT D’UNE ETUDE INEDITE ' sun LA BIBLE FBANQAISE DE CASTALION Par M. le pasteur O. Douen L Apres avoir fait ressortir ce qu’il y a d’original dans le titre meme de cette Bible, qui annonce l’intention de combler la lacune entre l’Ancien et Nouveau Testament par des extraits de Josèphe, M. Douen examine la ver- sion de Castellion (qu’il prefere appeler Castalion) a diilerents points cle vue. Nous reproduisons ci-dessous la partie non théologique dc cette savante etude. I ou caxox mas LIVRES samrs En ce qui concerne le canon des livres sucrés, les difficultés que Cas- talion avait reconnues et dont l`aveu le faisait accuser tout ai la fois de scepticisme et de catholicisme, n’avaient point affaibli sa foi en l’in- spiration des Saintes Ecritures; mais elles l’avaient élargie, rendue pru- dente et circonspecte. On sait qu’il rejctait le Cantique des ccmtiqucs 2. On sait moins qu’il a parlé de la Bible comme tel de nos contemporains auquel l’ortliodoxie n’a pu pardonner sa théorie de Pinspiration. « La parole de Dieu, dit·il, n’est ni hébraïque, ni grecque, ni latine, mais spirituelle. » Suivant lui, l’Esprit Saint « n’a dicté que les choses, non les mots >>, et n’est nullement responsable des fautes de langage des écri- vains sacrés. Tandis que Bèze, imbu de la scolastique, soutient Pinspira- tion littérale et attribue un caractere divin aux hébraîsmcs du Nouveau ` Testament, Castalion admet que les apôtres ont hébraïsé en grec par ignorance, comme d’autres germanisent ou galiicisent en latin. Contrairement ai l’usage protestant, il ne fait point de distinction entre 1. Voir notre chapitre x, p. 315. ' _ ~ 9. Voir ci-dessus, p. 199. `