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410 SEBASTIEN GASTELLION. dans les dernieres pages, une autre longue allégorie bibli- que, fondée sur Pantagonisme de Sara et d’A gar, d`Isniael et d`Isaac, de la Loi ancienne et de la Foi évangélique. C’est un parallele intitulé « Des enfans de la chair et des enfans de Fesprit >> ‘. Les premiers « sont nobles, riches, savants, puis- S3.11tS, mO(]Ll€^,L11‘S, Cl‘l1®lS, O1‘gll®lll®I.lX et pOl`SéClltOllI`S >>. Atl contraire, « les bons sont gens de basse condition et de 11ulle U estime, povres et malostrus, ignorants, débiles, inlirmes, mo- quez et mesprisez, harcelez et affligez, pacifiques, débon- naires », et des lors incapables de persécuter. J ’admoneste donc tous - dit e11 terminant l’auteur (inconnu) du morceau - « qu`ils considèrent sept fois que c’cst qu’ils doivent faire a1·égar«1 des hérétiques. Et de rechef j`escrirai icy en grosses lettres cette sentence (de sainct Paul) : « Ne veuillez juger - << Etllûtlllû Cl1OS® (l0VLtI1t le ÈGIDPS, jllSql10S Èt C€.qllC VlOIl1l® le « Seigneur qui illuminera les choses secrètes des ténèbres et A « manifestera les conseils des cœurs. » Tel est dans toute son horreur ce « livre impie 9 ». Oil OI] avait SOUVGIIÈ Cité 3.Vt111t 110118 qL10lqUOS p€tSS3.g®S tiques et de s'en prendre aux véritables ennemis de l’État, aux moines qui sous divers cos- tumes et divers prétextes ne rêvent que de se soustraire ii l’aut0rité légitime. Les deux dernières n’ont qu’un rapport plus éloigné avec la question. L’une (p. 227-9-10) est une snpplique (sans date) au prince Charles, duc de Gueldre et Juliers, pour qu‘il étu- blisse le culte du pur Evangile, moyen bien plus sûr que toutes les violences pour éteindre Vhérésie. Hautre (p. 938-912), datée de 1596, encourage Philippe de Hesse ai persister dans la foi et, autant qu`on peut l’inférer, dans l’emploi exclusif des armes spirituelles. 1. Morceau que nous inclinons à rattacher a ceux de Georges Kleinberg : même inspira- tion, méme style, même incohérence d'images avec une grande énergie de pensée qui perce ai travers des exubérances d’expression que le traducteur latin semble avoir voulu tempérer et ordonner. Ce morceau a été reproduit a la ün du Contra libellum Calnini (voir plus loin, chap. xiv) et dans les traductions néerlandaises (voir notre Bibliographie n° 35). 2. Nous citerons plus loin (chapitre xxn) quelques-uns des écrits inspirés par celui que nous venous d'analyser. Notons ici seulement a titre de simple rapprochement une publica- tion calviniste qui, sans relever Ex aucun degré de Martinns Bellius, est cependant conçue ài peu près sur le mème plan. C`est une toute petite brochure imprimée en 1558 pour la pre- mière fois, rééditée en 1561 (3 feuilles petit in-8 non pag.)._ Le titre était : Apologie,.0u de/"ence des bons chmrtiens contre les ennemis de [Église [catholique, 1558] chrestiemze, (1561). Cet écritestinspiré par l’a1l`aire de la rue Saint-Jacques (nuit du·1 sept. 1557; voir plus loin, chap. XV1!)0lll ·< les gens du populaire, esmeus de fureur, ont jette outrageusement les mains sur les Dames et Damoyselles d’estat ot de renom sans authoritc de justice, les dechevelans, les souillans de fanges et ordures ii, le tout en leur imputzmt mille crimes imaginaires. Pour toute réponse, ]’auteur offre, comme le dit la préface, « un brief recueil des passages des anciens docteurs de l'Eglise par lesquels il appert que tels détestables Cl‘lU\CS Ont lll1t!‘€10lS CSÈÉ iH`lp0SBZ GUX Cl1l‘êS[l81'1S, llûfl qU€ les IHCSIHBS PFOPOS D0115 servent aujourd’hui de defonce contre tous ceux qui nous calomuient .... Il nous a semblé bon qu’il valloit mieux coucher leurs mesmes sentences, parlans plutôt par leur bouche que par la nostre. n Ce sont quelques passages de Tertullien, dc Justin Martyr, de saint Cyprien, d’Arnobe, de saint Hilaire contre Auxence, etc., suivis d’un parallele vivement tracé entre la situation des premiers chrétiens et celle des premiers protestants. La conclusion est