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ÉPILOGUE PAR BASILE MONTFORT. 405 très particuliers : beaucoup d’ordre dans la discussion, de netteté dans l’analyse, un tres grand soin de diviser le sujet article par article et de divise1· l`argun1entation par une sue- cession de dilemmes qui doivent épuiser la matiere et fermer l’une apres l’autre toutes les issues. Ce dernier travail n’est pas intitulé Sententm comme les autres niorceaux réelle- ment extraits d’auteurs anciens ou modernes', c’est mani- festement un épilogue qui répond a la préface et qui vient de la même main; plus exactement encore, c`est un appen- dice ajouté dans la pensée de revoir une derniere fois tous les textes bibliques et patrologiques qu`on peut alléguer en faveur de la persécution et d'enlever par une réfutation, point par point, tous les doutes qui pourraient subsister. Nous ne suivrons pas le prétendu Montfort dans cette derniere et consciencieuse revue. Pour le public protestant d’alors, c`éLait peut—etre la partie la plus probante de l’ouvrage; car c`était la que l’auteur, abordant de front la difficulté, pre- nait chaque passage allégué en faveur dela persécution et redressait avec un merveilleux bon sens l’exégese calviniste. S`agit-il de l’Ancien Testament? Il oblige l’adversaire à choisi1· : ou il faut prendre les mots « faux prophètes, viola- teurs du Sabbat >>, etc., au sens étroit sans p1·étendre les appliquer aux hérétiques; ou bien il faut avoir le courage de réclamer l’extermination universelle, si l’on se croit tenu d’imiter Jéhu, Joad, Élie : - , Car on pourroit par ceste mesme raison alléguer Achan, lequel pour son sacrilège, fut lapidé ensemble avec toute sa famille et son bestial. Mettons a mort toute la famille des hérétiques, ou plus tost retournons a Moyse, et soyons circoncis et en rejettans Christ attendons a un autre ` avec les Juifs soubz l’umbre de la loi 2. vent faire; et soufl`rent qu'ou leur résiste quelquefois pour la vérité .... Certes je fusse volon- tiers allé vers eux et conféré amiablement et chresticancment avec eux, mais... ils discu- tent par glaive, par flamme et par eau, et nous ne sommes armez d’aucun fer .... C’est la bataille de Christ, il la faut clemener par les armures de Christ. Que Christ donc soit juge et défcnrle ceux qui en soufl`rent persécution,... et veuille ouvrir les yeux aux persécuteurs, afin qu’ils voyent que ces sacrifices qu’ils font ne plaisent point ii Dieu... » fp, 110). On peut rapprocher ce debut, soit du début de la Seb. Castellionis De/`cnsio, soit ile celui de son Apologie contre Theodore de Bczc. 1. On peut remarquer que dans le Contra libellum Calvim', en dressaat la liste des autours allegues par le pamphlet de Martinus Bellius, Castellion n'y nomme ni Martinus Bellius, ni B:;ile Mopftort, et il nomme au contraire Georges Kleinherg (art, 92). . 1-. 11-. ·