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398 s1àaAs'r1EN casrnnmon. Lelong ‘ cite l’ouvrage cl’où Bellius extrait le passage sui- vant : _ Les hérétiques ne doivent estre fuiz ou évitez quand ils nous assail- lent : mais par la parolle de Dieu avec tres grande douceur et benignité sans courroux, sans injures, sans malédictions ou parolles outrageuses, doivent estre instruits, reprins et convaincus, et pour iceux faut prier Dieu. Car certes par ceste seule raison ils sont ou convertis ou convaincus · et chassés. Certainement Christ au désert, a la sommité du Temple et en la hante montagne ne surmonta pas Satan en se courrouçant, murmurant ou injuriant, mais par la parolle et vertu de Dieu le vainquit et mit en fuite 2. Le dernier, Christophe Hoffmann, predicateur lutherien a Iéna, avait expressément dit dans un commentaire publie en V 1541 a Francfort ° : Toutefois telz heretiques ne doivent estre bruslez; et certes ne doivent estre tenuz pour heretiques sinon que premièrement estans admonestés et convaincus d’ereur et impiété... refusent de faire rétractation;... alors certes peuvent estre puniz selon le jugement des magistrats .... Mais alors aussi ne les pourront punir_de supplice de mort, sinon que par leurs meschantes doctrines ils excitassent mouvemens séditieux en la répu- blique. Car le jugement de punir les hérétiques est spirituel et appartient au jugement de Christ, etc. Si aucuns hérétiques deussent ou doivent estre bruslez, certes des papistes et moines deust et devroit estre prins tel supplice ‘. Il etait d’un piquant effet de placer au milieu du recueil- une page de Calvin lui-même. C’eût été un grave argument contre Calvin qu’un changement d`opinion de sa part sur un point si grave. Mais avait-il change? ll ne semble pas que les deux passages allégues le prouvent rigoureusement. L’un est une allusion que faisait Calvin au mot cl’Ennins : Pellitur e medio sapientia : vi geritur res, et UDC COI1Tlp·îlI‘3.lSOI1 ®l1tl‘0 l’lI1ll1lCI1CG (lC la 1]lUSlqLl6 p0ll1‘ €l(lOl1C·l1` les Il'1(BllI'S (lGS LElCÉ(lÉlI1OI]lGl`1S Gt celle (Ill’3.llI`îl Slll‘ 1. (11, p. 1151) : ln Epislolam Diui Pauli arl Titum enarralio in Academia Lîpsiensi publica prœlecla zz Doctorc Jacobo Schenck. -— Lipsiz Nicolaus Vuobrns czcudebat anno MDXLII — (petit in-S en italiques non pag., sign. A—N). Le passage cité se trouve aux der- niers feuillets N 5 et 6. ll insiste sur le devoir des ministres d`empI0yer a l’égard des héré- tiques les seules armes de la persuasion! siqztidem Imac una rationc cel cmwertzmtur ucl /l¢ganhu·. 2, 1·. ss. 3. Corrmzenlariux in Ã))tSÉOlU·77l ad Tilum cl in posteriorem ad T/zessalnniceruses. Franco- furti, 1541, in—S. Le Père Lelong le mentionne comme mort en 1576. 4. P. ss. _