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394 ` SEBASTIEN CASTELLI'0N· que par leur inspiration générale. Les uns montrent Au- gustin blamant l’emploi de la violence cont1·e les Donatistes et cependant n’admettant pas que ce soit une raison suffisante pour_ quitter l’Église catholique ‘. l)’autres nous le font voir intercédant pour des Donatistes meme accusés de crimes de droit commun et recommandant, même au magistrat, la plus grande modération °'. Les derniers sont le commentaire de la parabole de l`ivraie " et le début bien connu du traité contre les Manichéens ou saint Augustin, rappelant qu’il a été lui-même manichéen, en conclut qu’il faut donner le temps aux hommes de bonne foi de revenir de leurs erreurs ‘ : emendcmdos potins quam perdemlos. VI OPINION DES Tniâonoennxs LUTHÉRIENS ET mc CALVIN LUI-MEME . Pour les contemporains comme pour les Peres, l’auteur ne procède pas par u11e étude d’ensemble. Il se borne a des cita- tions de quelques lignes. G’est l’argument d’auto1·ité réduit il sa plus simple, nous dirions auj ourd’hui a sa plus seche expression. Les lecteursprotestants du X\’1° siècle en jugeaient autrement que nous : citer un passage textuel et formel d`un des réformateurs encore vivants, encore ai la tète de l’Église, c’était de beaucoup le plus redoutable moyen d’attaque et celui, nous l’avons vu 5, qui inquiétait le plus sérieusement Calvin et Bèze. » L’édition latine n’apportait que trois témoignages, mais de la plus haute gravité; elle citait trois des plus grands noms · de la Réforme 611 Allemagne et en Suisse : Othon Brunsfeld, `Urbanus Rhegius et Conrad Pellican. 4 Le grand médecin Othon Brunsfeld (Otto Brunfelsius), qui n’est plus célèbre que comme un des premiers fondateurs de 1. « Contra Cresconium grammuticum », liv. III, chap. L (Migne, t. XLIII, p. 536, 597). 9. « Ep.15S et 159, nd Mnrcellinum et ud Apringium » (Migne, t. XXXIII, p. 535,509 et511). 3. Migne, t. XXXIV-XXXV, p. 1369 et suiv. 4. Migne, t. XLII, p. 173. 5. Voir la fin du chapitre précédent, p. 359. ·