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de l’autre ordonnent-elles, permettent—elles de « destruire telles hérésies pa1· feu et par glaive >>?

Des la premiere page, il pose ce principe lumineux : « il y a deux so1·tes de péchés dignes de punition : les péchés spzrttuels (comme incrédulité, désespoir, pusillanimité, hérésie, ran- cune, envie, convoitise coupable), lesquels mesmes quand ils sont commis ne nuisent rien a la tranquillité commune et civile; et les péchés séculiers (trahison, homicide, briganderie, larrecin, adultère) >>. ’

Pour punir ces deux sortes de péchés Dieu aussi a ordonné deux sortes de glaives et de punitions, asavoir le glaive spirituel qui est la parole de Dieu pour punir les péchés spirituels, et le glaive séculier qui est le glaive de César pour punir les péchés séculiers et externes. Car · . chacun péché doit estre puny par le mesme instrument par lequel il peut estre restraint et empesché. Or le péché spirituel est subtil. Et au contraire, le glaive du magis— trat est tellement espais et charnel que par iceluy ce péché est beaucoup plustôt renforce que debilité.

De plus l’hérésie n’est pas comme les crimes de droit commun, « elle a toujours quelque honnête excuse et bonne apparence.Le glaive mondain n’a pas cette puissance et vertu de dissiper l’erreur, de montrer clairement l`iniquité secrete : au contraire il ne fait qu’aecroître la confusion » en attachant davantage l’hérétique ai la doctrine pour laquelle il a souffert.

Donc « la plus breve et meilleure voie pour batailler contre les hérétiques est que ce combat soit fait tant seulement par l’Évangile et par la sainte Ecriture » : ‘

Le magistrat n’a aucun droit contre eux moyennant qu’ils ne fassent force ni violence a aucuu, mais vivent paisiblement en ordonnances civiles et externes. Les homicides, brigands, et tous les malfaiteurs doivent être punis par les supplices des magistrats. Mais les incrédules et hérétiques qui vivent honnestement et sans reproches devant le monde sont destinés et remis au supplice de l’Évangile et du Seigneur Dieu après cette vie.

Et cette heureuse distinction reparaît sous toutes les formes et en une foule de formules. plus nettes les UIIGS que l.es autres 1

L’incrédulité et l’hérésie, aussi longtemps qu’elles demeurent nues et sans adjoutenient d’autres péchés, doivent être puuies par la seule parole de Dieu.