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LE « TRAICTE DES HÉRETIQUES >> DE MARTIN BELLIE. 3'il de sa 1·etraite, et ce fut au prix des plus grands dangers qu'il se rendit a Stuttgart: il ne dut cette fois encore son salut qu’a un nouvel artilice du duc, qui, en le faisant changer de nom, le plaça comme bailli dans un chateau isolé de la Foret Noire. ‘ Un homme qui avait ainsi connu la ])01‘SÉCUtl0l],(l0\’ült être le patron naturel des persécutés; il l’avait été en effet, et , depuis longtemps. Nou seulement, comme il ne craignait pas de l’ecrire a Calvin lui-mème (G oct. 1548), il avait encouragé son prince a résoudre le probleme religieux par voie d`ac- cord amiable, il se félicitait de voir chaque dimanche dans beaucoup de paroisses la messe et le prêche se succéder dans le même temple, d’avoir obtenu pour les pasteurs et pour les prêtres le droit de garder ou de modilier les anciens rites, « de telle sorte, disait—il, que ce pays au lieu de chasser les ministres pieux, recueille ceux que les autres chassent >>, mais il avait fait plus, et la préface de Bellius lui consacre une mention particuliere. Un des premie1·s écrits contre la. persécution que va citer Bellius est « la semence de Jean Brence >> : ' Tantôt après qu’il l’eust mise en lumiere incontinent fut diminué beaucoup de la cruauté des persécutions, comme j’entends, et beaucoup moins de gens depuis furent persecutez et mis ai mort, tant de force a eu la sentence d’un seul homme de bon advis, encore en un temps si corrompu! Or sus donc, Brence, poursuis outre et persévère de plus en plus. en ceste bénignité chrestienue comme tu as commence.Certe tu as retenu et estanche beaucoup de sang, par ce tien petit livre, dont tu n’eusses sceü faire chose plus agréable ai Christ, ne plus désagréable à Satan. Et pleust à Dieu, que les autres eussent fait comme toy et n’eussent point tant travaille a espandre le sang innocent, que tu as travaillé à le retenir! Cette touchante apostrophe n’est pas une forme de rhéto- rique; elle fait allusion a un épisode oublié des premieres années de la Réforme. On peut voir a la Bibliotheque Natioç . nale, dans un vieux recueil de brochures allemandes, a la suite d’une instruction de Mélanchthon contre les auabap— tistes ’, cet écrit de Jean Brentz imprimé en vieux caracteres 1. Dans le recueil factice intitulé Libelli anabaplislici decem ge1·nmn_ice (inv. D’ 816). Voici le texte de la brochure: ·« Underricht Philips Melzmchthen xvider die leerc der \\’idcrtoulTe1·. Ob eyn weltliclie Oherkcyt mil. gœtliehem vund billiehem ltechten mceg die \\’iderteull`er