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352 SEBASTIEN CASTELLION.

rements un homme qui pourtant avait aimé l’Évangile, il ajoute : Après cela, je vous avouerai librement que je suis, moi aussi, deiccux qui,parignorance ou par timidité, voudraient restreindre le plus possible l’usage du glaive pour la répression des adversaires de la foi, même de -ceux dont l`erreur est volontaire. Ce qui m’y détermine surtout, ce ne zsont pas les passages de l’Ecriture que l’on invoque contre l'emploi de la violence, c’est l’exemple de ce qui a été fait de nos jours contre les ana- ‘ fbaptistes. .l’ai vu ici même mener au supplice une femme de quatre- vingts ans, avec sa fille, mère de six enfants, sans autre crime que d’avoir nié le baptême des enfants, entraînées par la doctrine, d’aillenrs plausible et populaire, de Yanabaptisme. Sous l’impression de pareils exemples,j’en viens àcraindre que les ma- gistrats ne s'enferment pas dans les bornes étroites ou vous-même voulez ·les enfermer quand vous leur recommandez de n’env0yer au supplice que deshommcs convaincus des plus atroces attaques contre la religion. Si —vous êtes sûr de faire respecter cette règle, soit. Mais j’ai peur que de Jégeres erreurs ne passent pour capitales, que le magistrat ne distingue pas toujours bien entre ceux que pousse un zèle mal éclairé et ceux qui ont pour seule ambition de jeter le trouble dans les eglises. Et j’aime mieux que nous péchions, le magistrat ·et moi, par excès de clemence et de timidité que d’incliner trop vite à la rigueur du glaive .... J’aimerais mieux verser mon sang que d’étre souillé de celui d’un 'homme qui n’aurait pas, de la manière la plus absolue, mérité le sup- plice. Un sénateur me demandait un jour pourquoi je ne souscrivais pas Là la peine de mort contre` les anabaptistes. Je lui répondis qu’il n’avait qu’à. prendre parmi eux, s’il y en avait, uu homme qui aurait violé les dois du mariage, qui aurait ouvertement appelé le peuple à la révolte, ou commis d’autres crimes sous couleur de religion età requérir contre celui-la la peine capitale; mais non pas contre ceux qui ne sont coupa- bles que d’ignorance et de crédulité, qui ont plus mérité le pardon.que la mort : il est injuste d’envoyer ces hommes au supplice ‘. . Zurkinden p1·ésente ensuite une objection de juriste : cette rigueur, a qui l’applique—t-ou? A des individus isolés. Mais, (IUC tOUlL UI] pêllplû, (IUC tOlliG UDC ville CI11l)l’£tSSC UDC (·)I`l’Cll1‘ grave, va-t-on l’exterminer? « Je n’aime pas les lois dont le tranchant s’ai uise Jour uelc ues cou ables isolés et l I sémousse des qn’ils sont nombreux. » Dl31ll€llI‘S le supplice 11,8. (l`£l\1ll1`C Glliôt, le plus SOUVCIIÈ, (IUG (liCX(lSl)éI‘01‘ OCUX (jl1,0I1 —CI1 IDGIIHOC et (lC les £l1’1Cl‘(·}I` (lU.I1S l(·}lll` 0])lDlOI]. Il loue encore la sagesse du sénat de Bale, « qui n’a pas "VOtllLl, (IUG ji} S3.Cl1(·}, ])I`O11OI100I' UDG Sûtllû pûlllô Gtlplllâllû l)O\.1I‘ 1. Trad. du latin. (Opp. Calc., XV, i9—‘2î’.)