350 , saeasriaiv CASTELLION. _ Calvin se met donc a l’œuvre. Le 8 décembre, Viret espere que cette « h2'st0o·ia Serveti » va bientôt paraître, il l’attend avec impatience « pour donner satisfaction ai tous les gens de bien ». Le 40, Farel exprime le même espoir a Blaarer . et la même impatience_: « C’eut été sans doute le comble de l’iniquité que le crime de Servet fut resté impani. Et pourtant ils ne sont pas rares ceux qui l’auraient voulu. » . Et il _s`applique une fois de plus ài réfuter « l’erreur grave de ceux qui ont ecrit de non p/ectendis liœreticis : l'abus (des supplices) 11’en interdit pas l’usage légitime ». Le 49 décembre, Grataroli informe Bollinger de la bonne nouvelle que le livre va bientôt paraître. C’est Budé qui la dit. « Ce livre est décidément nécessaire, ajoute le médecin, tant est grande la ilivergence entre les Savants SllI‘ ce point. » Autre bonne nouvelle t un homme considérable qui ne veut p3.S S8 HOI11I`IlGI‘ pOllI‘ le IHOIIIGIIÈ, pI‘ÉpZtI'G UI'} O11\’[‘3.gG OOfll}I‘G Servet. << Il va réfuter le traité de T7‘2.7Z1·f(lftS w·7·0¢*2`bzos. Il écri- rait aussi, je pense, contre les autres livres de Servet, s’il les avait. ll faudra que Calvin les lui envoie. >> Il s’agissait de Pierre Martyr `Vermigli. Mais quelques jours apres, l’illustra Florentin était nommé professeur de théologie a Strasbourg. Et aussitôt Grataroli, prévoyant l’inf1uence de ce milieu, ajoutait : « Puisse-t—il persister dans son projet et tenir bientot sa promesse! »‘ Il ne la tint pas. ' Enfin — apres avoir traversé deux ou trois nouveaux orages, notamment ài l’occasion du fameux droit d’excommu-— nication, c’est—a—dire de privation de la cene ’, — Calvin a pu terminer Son travail “. Il l’a écrit trop hâtivement, « libel-· 1. 0pp. Calv., XV, 3,-- I)ans cette même lettre, dont les editeurs de Calvin n'ont reproduit qu'une phrase, Grataroli ajoutait 1 « lsthic (ti Zurich) apud D. Gesnerum medicum erit, arbitror. per aliquot menses Italus novus meilicus, nomine Hieronymus l\Iz1ss.’ (lisez : Massarius) z velim ut semel, sed lncidenter illnm interrogares quid de Serveto sentiat. Serl cave ne cuiquam dicas ine hoc uionnisse. Est alioqui non malus. ¤ Grataroli ne se trompait pas. Son collègue et compatriote Massario, de Vicence, était de la même opinion que les Gribaldi, les Curione et la plupart des lettrés italiens. Il devait ii cette heure précise répugner d'autant plus à I'intr0ducLion· du regime inquisitorial quil venait (Yen décrire les horreurs dans un livre publie chez Oporin (la dédicace est du 5 nov. 1553). Cest son fameux manuel de la procé- dure romaine contre les luthériens : Eusebizzs eaptivus, siue mor/ns proccdenrli in Curia Ilomana conlm Lu!/u:1·an0.\·, par flieronymum i`|lzu·ium. Gerdcs (Spec. Itnl. Re/`orm., P. @96) croit mème pouvoir affirmer que c'esL lui qui'ecrivait ii Servet, de Bâle, le 9 avril 1559. sous le noni de « Murrinus tous ii, (Opp. Calc., VIII, S35.) Grntaroli lui envoya le 26 fevrier l'onvrage de Calvin, qui Sûrement ne lébrunla pas. 2. Voir Am. Itoget, tome IV, chap. Il et ini 3. Le 11 decembre, il expose au Conseil que « à la reqneste des Villes d'Allemagne (de la Suisse allemande) il vouldroit faire nng livre d’auIcunes choses des opinions de Michel
Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/368
Cette page n’a pas encore été corrigée