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CHAPITRE XI LE SUPPLICE DE MICHEL SERVET ET L,OPINION PBOTESTANTE CONTEMPORAINE Le bûcher de Servet (27 octobre I553). - Opinion des Eglises suisses. —_ Philibert Berthelier. — Servet pose la question de principe : peut-on punir de niort Phcritique? - Preuves diverses de l’hesitation de l’opinion pro- testante a cet cgard. —— (lribaldi. — Calvin oblige d’ecrire son apologie un A mois apres le supplice de Servet. —- Bullinger, ses conseils, son dislinguo ’ entre Vhèresie et le blasphème, son jugement sur le livre de Calvin.- Opinion à Berne (\V. Muslin). et Zurich, a Bale, en Allemagne (W. Waydner). -—— Preniiizre lettre reçue par Calvin en rcponseà sa Dc/`ensio orthodozua fidei : le chancelier Nicolas Zurkinden de Berne. —~ Apparition du De hzreticis un sint perscqzzencli (mars 1554). — Th. de Bèze s’apprcte ai y repondre. Le vendredi 27 octobre 1553, un bucher était dressé a la porte de Geneve sur Ie plateau de Champel, lieu des exécu- · tions capitales. Un lnomme (I`une quarantaine d'annees qu`es— cortaient des hallebardiers, saclieniinait vers le bûcher. Auprès de lui marchaient plusieurs ministres de Geneve et at leu1· tète I`ancien pasteur de la ville, Guillaume Farel. Ce grand vieillard semblait s’attacher a lui avec I’apre sollici- tude d’un aumônier qui dispute une ame at Satan. De la prison at l'hoteI de ville où I’on avait donné lecture de la sentence, et de la au lieu du supplice, Farel n’avait cessé de le presser d’exhortations. Il le sommait tour a tour et le suppliait de retracter ses erreurs. Le prisonnier protestait de son inno- cence, et il priait Dieu at haute voix de pardonner at ses accu- sateurs. — « Eh quoi, s`ecrie le vieux niinistre, tu songes