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308 smsxsrimw otxsrntniow. S d’inquiétude pour l’avenir 1 le regne commence sous les meilleurs auspices. Non, e’est dans une pensée toute géné- rale que cette préface est écrite; c’est un appel, un avertis- sement a tous les rois : « nos corps sont entre vos mains, ô rois, comme vos ames a vous sont entre les mains de Dieu : puissiez—vous avoir encore plus de souci de votre àme qui dépend de Dieu, que nous de notre vie qui dépend de vous! >; Et, aprés avoir cité plusieurs textes qui_enjoi·· gnent au prince d’ètre le premier et le plus scrupuleux observateur de la` loi : « Tels sont, ô roi >>, dit-il on termi-· nant, « les avis que je tenais et vous soumettre; je vous parle A non comme un prophete envoyé de Dieu, mais comme ur homme de la foule, qui déteste les querelles et les haines, el. qui désire voir la religion s’exercer bien plus pa1· la charité que par les discussions, plus par la piété du coeur que par des pratiques externes. Sans doute, je 11e dis 1·ien qui n’ait·été déja dit par d’autres; mais ce qui est vrai, ee qui est juste, il n’est pas inutile de le répéter jusqu’a ce qu’on y obéisse. Aecueillez donc, ô roi, ce travail avec bienveillance! Si vous en avez le loisir, et vous devez l`avoir, si vous y prenez gout, et vous devez vous y plaire, lisez les saintes lettres d’un coeur pieux et religieux : préparez—vous ainsi à 1·égner comme un mortel qui devra rendre compte au Dieu immortel. Je vous- souhaite la clémence de Moïse, la piété de David, la sagesse de Salomon. —— Do Bale, février 1551. » Il n’est pas sans intéret de rapprocher ces conseils donnés aÉdouarcl VI de ceux que donnait Calvin à son tuteur, le duc de Somerset, deux ou trois ans aupa1·avant. Le premier 1not de Calvin dans sa lettre, d’ailleurs si belle, à Édouard Seymour, c`était ; « it ce que j’entends, Monseigneur, vous avez deux especes de mutins qui se sont eslevés eontre_le 1·oy et l’estat du royaume. Les uns sont gens fantastiques qui, soubs couleur de l’Evangile, vouldroient mettre tout en confusion. Les autres sont gens obstinés aux supersti- tions de l’antécl1rist de Rome. Tous ensemble méritent bien d’esM·e reprimes par le glayoe qui vous est commis, veu qu’ils s’attaquent 11on seulement au roy, mais St Dieu .... >> Et « pour olivier à. la légèreté des esprits fantastiques qui