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« uosus narines. » 297 mort, châtiment du mal. Doctrine grosse de conséquences, dont la premiere se1·a d’ecarter l’éternité des peines. Vient ensuite la revue de tous les arts où Moïse excelle, depuis la medecine jusqu’a l’arcl1itecture. Il insiste sur la poesie, met Moise ‘ au-dessus de Pindare et mème — mais on sent que le sacrifice lui coùte — au-dessus d’l·Iomere ’; et il avoue que c’est précisément l`étude de Plutarque sur Homère qui lui a inspiré celle—ci “. Nous verrons plus loin, dans ce cliapitre même, notre tra- ducteur, en avançant dans son étude dela Bible, s’eloigner rapidement de ce premier point de vue; Mais, avant de le suivre dans ses travaux d’exégese et de cri- ti ue sacrée, il nous reste a siwnaler les notes étendues dont . . ° . . le Jlfoses tatzmos etait accompagne. Outre celles qui ont trait a la traduction et que nous retrouverons tout ât l’l1eure, il en est une d’une importance capitale, que nous détaclierons parce qu`elle traite une question de doctrine. C’était une des _ ` grantles controverses du temps, dans les eg-11505 protestantes surtout 1 si la loi de Moïse était ou non abrogée 1)î].l‘ celle du Cln·ist. Castellion, dans sa note sur le chapitre XX de l’Exode, élève le debat et une Grande hauteur. Il commence ·. . ° . . par reproduire zu extenso, comme digne de figurer ai la suite des textes sacrés, cette admirable page de Cicéron dans le second livre des Lots, où, dela conception des lois écrites, il remonte à l`idée de la loi éternelle, vépo; @(:.1:10;, qui seule donne ai toutes les autres leur autorité. Notre traducteur 11'liésite pas a appliquer cette distinction ai la loi mosaïque 2 ll y a une loi parfaite, qui, même non écrite, ne peut être abrogée, contre laquelle on ne peut légiférer. La meilleure loi, celle que tous les peuples doivent observer, c’est celle qui est bonne par elle-meme, par sa nature. Car ce qui estjuste est juste pour toutes les nations. C’est cette loi que Moïse aproelamée .... ll l’a proclamée parce qu’elle était juste et 1. Pour ses deux cantiques, que Castellion avait traduits en vers latins a la suite des XI. psaumes. 2. a Desinaut vel Plntarelius et Pllnius (qui liune forte non legcrant) vel Politianus et Budmus (qui oscitanter legerant) ingeniorum pnlmam llomero tribuere, — poeta: magno, fateor, sed lice nostro vate tante minori quanto terrena eœlestibus ..... viliora sunt. » (I·'1‘·Zf., p. S.) ` 3. On trouve une demonstration toute semblable des mérites littéraires des saintes lettres dans la préface des Commentaires latins de Martinus Borrhnus (Cellarius) sur les livres de Josué et des Juges. Bale, 1557, in-fol.