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, RECUEILS DE POESIES CIIRÉTIENNES EN LATIN. 289 Bien d`ailleurs dans cette petite piece qui depasse la fac- ture d’un bon élève s’inspirant de l’églogue a Pollion. Pour- tant, si on la compare au reste du recueil, on trouve qu`elle repose l`esp1·it de tant de pages de tirades vides et sonores, de descriptions banales et de centons froidement pénibles : a défaut d’autre mérite, la langue ici est sobre et elle est ferme, qualités rares dans ce volume. Le second de ces recueils, par lequel nous terminerons cette revue, parut quelques années plus tard. Op0rin·par excep- tion a omis d’en inscrire la date exacte. Il est intitulé Pit, graves algue elegcmtes poetze aliquot, mme ]J?*2`mum ad ])Z.£U_]·'t(/0€7’t- tutts et scholarztm utttitctlem conjzmcti (in-8, 456 p.). L’auteur du recueil, celui du moins qui en sig·ne la préface adressée et Oporin, est Orgetorix Sphinter, lettre allemand ou lion- grois ‘, que nous ne connaissons que par ses relations affec- tueuses avec Aonio Paleario. Une lettre de lui se trouve en tête du poeme d’Aonio De l’imm0z·talz`té de Mme ’. Une autre figure, avec la réponse, dans la correspondance d’Aonio pu- bliée par Grypl1e“. Dans la lettre qu’il écrit de Rome a Oporin et dont celui-ci nt la préface de ce nouvel Enc/m·iclion, Orgetorix Spbinter nous rend compte d’un entretien qui l’adétern1iné a publier cet ouvrage. Il était allé voir le cardinal Sadolet. Cïétait quelques jours avant sa mort (arrivee en 4547) 1 · « Ce bon vieillard en parlant de l’état de la religion avait les larmes aux yeux; il déplorait les dissensions du temps : des esprits d’elite que la communauté des études aurait du rapprocher, sont si divisés au con- traire qu’il faut renoncer nou seulement a se voir, mais à se lire. Les livres memes passent malaisément la frontière. Un écrit venant de Suisse ou d’,·\llemagne est suspect aux italiens, et quel livre italien n'a la-bas des détracteurs tout prets? La conversation tomba sur une des raisons de cette suspicion : un des principaux griefs des protestants est que les auteurs italiens mêlent volontiers le sacre au profane, en fait de poésie surtout. — « Ah! que vous avez raison, reprend vivement Sadolet. « Vous me rappelez un de mes vieux projets ‘ :_j’avais demande il y a plu- ·1. D‘après M. Young, T/re life and times 0/` Aonio Palcario. Q. Édition de Gryphe, Lyon, 1553, p. 5 ii 9. 3. Aonii Palearii Epistolarum libri llll .... , 1552, p. 20l et 206. 4. Sur un autre plan, un peu plus scolaire et plus éclectique, des libraires de Paris ct. de Lyon avaient entrepris des publications analogues. Une des plus célèbres paraissait encore ii Lyon, par les seins de Jean de Tournes en l566 2 Illustrium poetarznn /l0res, par Octa- vium rllirandulanz collecti et in loccs commzmes digesti, petit in-S, 730 p. 19