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268 sémxsrinu citsrrsttiou. christicmze doctrinze commemoram ad pueros. J`ai décidé de prendre ce poème pour texte de mes prochaines lecons. J’en commencerai l’expli- cation dans quelques jours. Il vient d’eu arriver quelques exemplaires, j’invite les étudiants a s’en procurer. Je sais le plaisir, le charme même qu’ils trouveront à cette lecture; ils seront reconnaissants a l’autenr d'avoir écrit ce beau poème, et ils approuveront mon dessein de l’expli- quer. De tels écrits sont à l’honneur de l’Eglise, ils attirent les esprits I cultivés. · On le voit : cette tentative de Renaissance chrétienne est ans si favorablement accueillie à WVittenberg qu'elle l’était naguère a Rome. Encore une fois, ne nous laissons pas aller à y voir une fantaisie de lettre, une élucubration d.e cabinet ou de collège. Ouvrons n’importe quelles bibliographies, la grosse compilation par exemple de Draudius, sa Bibliotheca classicz de 1625 : nous y trouverons cent pages entières remplies de titres des libri poetici du siècle, et la liste est loin d`être complete. Sans doute, dans ces deux ou trois mille ouvrages il y a quelques douzaines d`écrits répondant a l’idée que l’on se fait aujourd’hni du vers latin, exercice puéril, consistant en ` jeux d’esprit sans esprit, anagrammes, acrostiches, centons, carmina unms literœ 2`nitmlis ‘, mais ces froids ouvrages datent pour la plupart des dernières années du siècle et des premières de xvu°, c’est-a-dire d’nne époque où les lettrés eux-memes n’avaient plus la foi de la Renaissance. Si au contraire on arrête ce 1·elevé a ce qui était paru avant 1550, il est impos- sible de ne pas être frappé de l’énorme développement de la poésie sérieuse, mo1·ale et surtout religieuse : nulle branche de la littérature n'est alors ni plus riche ni plus fraîche. Il y a la un phénomène qui a peu duré, qui ne pouvait pas du1·er puisque le latin devait si vite cesser d'étre la langue uni- verselle, mais il 118 faudrait ni le passer entièrement sous silence ni surtout le dénaturer en le confondant avec ce que sera un siècle plus tard le culte du vers latin, passe-temps de désœuvré. Draud copie des pages entières de titres de poèmes inspirés par la Bible, Carmina heroica pa0·aphmstice scripta; il y en a presque sur tous les livres de l’Ancien et du Nou- 1. Comme le fameux Porlii Paelze Pugna Porcorum, la .l[a.z:imilianis de Pierius, le Cerla- ` men catholicorum cum calvinistis continue clzmvzcter C. cunscriptum, concordiœque cœlitrtx concesxœ c/wistiana conyratulario d’AnLoi¤e Frisius, 1608.