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264 SEBASTIEN cASrELL1oN. — au chevet de sa lille chérie morte ai quinze ans, écrit en ve1·s latins l’inscription qu’il mettra sur sa tombe. Et, dans un autre ordre de sentiments non moins p1·ofonds, Calvin, jouis-- sant d’un instant de 1·epos pendant la conférence de \Vorms, écrit pour le soulagement de son âme un E[72·7t2'C2·07l C/nvsta cantalam, qu’on l’obligera plus tard a publier. ` '1`enons note aussi de l`opinion des contemporains, qui a son prix dans une telle question. Il n’y avait pas longtemps que Venise avait payé ài Sannazar six cents ducats p0tll‘ trois distiques en ·l`honneur de la ville. L’auteur du livre clas- sique la Ct'U2·l2·S(LÉ2'07l en Italie au temps de la Renaissance, M. Burckhardt, consacre tout un chapitre a1’int1ue¤ec de _ ces poètes latins, dont Juste Lipse pourra encore dire long- temps apres : « ils sont comme les abeilles, on les trouve , par essaims ». Sans y insister, citons encore un témoignage curieux : voici une charmante petite revue critique des poètes du temps qu’écrit pour la princesse Renée de Ferrare un humaniste de renom, Lilio Gregorio Gyraldi, de Poelis n0sh·07·zm2, temporam thalogzî dao. C’est une vraie suite de feuilletons littéraires, quelque chose qui pour 1’époque tient le milieu entre un lundi de Sainte-Beuve et un précis de littérature. Le volume paraît a Florence en 4551 ‘, il nomme et apprécie tous les poètes qui depuis trente a11s se sont fait un nom en Europe. C`est l`œuvre d’un homme d`esprit, le mieux renseigné d’Italie, qui a été tour a tour l’hôte du Vatican sous Léon X, le protégé, l’ami de Bembo et de Sadolet, l.’homme de lettres attitré de la cour de Ferrare et qu’on ne peut soupçonner d'ètre en retard sur l’opini0n pu- blique. Voyez quelle place il fait ai la poésie latine, même à cette date et mème en Italie! Lorsqu`il écrit son premier dialogue, l`opinion met encore de pair les_deux langues: Gyraldi traite de poeta z'ns2`gm`s Eobanus Hessus aussi bien que l’Arioste, il consacre autant de soin aux odes latines de Salmon Macrin qu’aux poésies de Clément Ma1·ot. Dans l`in- tervalle du premier au second dialogue, le latin a perdu du terrain : on chante maintenant dans les villes etjusque dans t. Lilio Greigorio Gyrnldi avait publié déjà ii Bâle, 1545, chez Isingrin, Hislori.2 poctarum tam g2·.2coi·um quant Zalinorzun Ilialogi decem, gros in—S, 1lOS p., plus Pindcx.