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259 . SÉBASTIEN CASTELLION. J il est arrété par ordre de Granvelle (43 décembre 4543). Dryander passa pres de 43 mois en prison, y subit nombre «l’interrogatoires et, quoique traité avec certains égards, à cause de ses hautes relations de famille, il bornait tout son espoirza obtenir de ne pas être envoyé en Espagne et déféré ai · l’Inquisition; il venait de voir tirer de prison deux de ses compagnons d'hérésie pour ètre menés au supplice, quand enfin il parvint a s'evader (4°’ février 4545). Il court embrasser Mélanchthon, qui lui demande d’écrire la relation de ses aventures. Un ordre de l’Empereur lui enjoint sous peine de bannissement et de confiscatio11 de retourner en prison; sa famille, menacée des représailles les plus graves, incline a lui conseiller tout au moins de faire une demi-soumission en allant faire un séjour en Italie. Il se J rapproche peu at peu de l’Italie, s’arrete ai Lindau chez Seilcr, ai Constance chez Blaarer, a Saint-Gall chez Vadian, a Strasbourg chez Bucer et enfin a Bale (octobre 4546). La il renonce au voyage d’Italie :’ son ami Juan Diaz avait été » assassiné en route, et quelques semaines plus tard il apprend que son propre frere Jaime, jeté en prison ai Rome, a été brûlé (janvier ou mars 4547). Dryander, indigne, fait imprimer par Oporin un récit de la mort de Juan Diaz d’apres les notes de son compagnon Claude Senarclens, puis bientôt apres une violente philip- pique contre la premiere session du conci.le de Trente et contre le pape, istum piramm. Il envoie au cardinal du Bellay un des premie1·s exemplaires de son histoire de Diaz et lui offre sur la proposition de Bucer de devenir son corres- pondant comme l’était Diaz. Mais sa situation devenait c1·i— tique. Ses aventures avaient fait du bruit, son impunité sem- blait un défi ai l’Empereur et a l’Église. On lui conseilla de s‘éloigner desterres impériales. Il songea à la Hongrie, et la Turquie meme, dont on lui vantait la liberté de conscience relative.·Il venait de se marier. Bullinger et Mélanchthon lui persnaderent d’aller s’établir en Angleterre, où Cranmer "le fit nommer aussitôt professeur de grec ai Cambridge (4548). » It n’y resta pas long·temps. Des la fin de 4549 il revenait a - Bâle, puis a Strasbourg, ou il_finit par se fixer : le souci de sa