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248 siâsxsruîiv cixsrnnniox. `permettrait de croire qu’il futde bonne heure chargé, an 'Pasdagogium, de quelques leçons de grec, que lui procura ' sans doute son ami Thomas Plate1·, devenu directeur du nouvel établissement et qui s’était hâtté d’introduire dans le plan ‘d’études les'1)l0l0gztcs sacrés a peine achevés ‘; 1nais la encore il ne pouvait trouver, si même il l`y trouva, qu’un très 111é-· -diocre appoint et très précaire. · · Il_fallut donc en chercher dïautres. ll le Ht avec une extra- ordinaire énergie. Seul, il 11`eût pas pris garde ai la misère; mais il avait·plusieurs enfants 2. · · Rien ne le rebuta, et de nombreux témoignages contempo- rains- attestent — n_on sans trahir une certaine pudeu1· —— que ·le picux et savant humaniste dut pour faire vivre sa famille se plier aux plus durs travaux manuels. La variété des récits qui ont ou cours, de sonvivant même, quant au détail de ces travaux, prouve bien qu’il y avait eu la, sous les yeux de 'tous, une misère héroïquement portée et, dont l'impression _ fut assez vive pour tl0DH®1‘ naissance a une sorte de légende. Le bruit en est venu jusqu’a Montaigne; on a souvent cité le mot plein de cœur qu’il y consacre: «.]’entens avec une grande honte de notre siècle qu’a nostre vue deux très excel- lents personnages en savoir sont morts en état de 11`avoir pas leur saoul Et manger, Lilius Gregorius Gyraldus “ en Italie, Sebastianus Castalio en Allemagne. Et croy qu’il y a mille hommes qui les eussent appelés avec tres avantageuses condi- , tions, ou secourus ou ils étaient, s’ils l’eussent seu ‘. » Est—ce . en « sciant du bois », comme le dit Grotius, qu’il gagna le pain de ses enfants? est—ce en travaillant a la terre, comme Cherler et d’autres l’îI,fl'l[`DlCI`lll, est-ce encore en portant de l’eau pour les jardiniers ou en allant pêcher sur le lîhinîtll importe peu. Il n’y a qu’un détail sur lequel nous soyons fixés, et nous le sommes par le fait d'une absurde et odieuse calomnie qu’il lui fallut plus l2ll`(l repousser. _ , 4 Calvin, souvent trop crédule aux rapports que lui prodi- ‘ *1. Burcklinrdt—Biederi1iur1n, (luxe/i. al. Gym>z.,` p. 2Sl. · 2. Nous n’en savons pas le nomhre en 1530. Mais il eu cut huit en tout: Quatuor/îliix Eliabuaquc obrntus, dit Herzog. 3. Voir ci-après, p. 264. 4. Lhsaia, lîv. I, chap. xxxiv. ·