Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée

23*2 SEBASTIEN CASTELLION. publique. On avait besoin de maîtres ct de ministres. La scholà Lazosamzcnsis fondée des 1537 avait pour mission essen- tielle d’en former. . . ` · Pour y arriver plus surement, le gouvernement bernois avait établi à Lausanne (mandat souverain du 30 octobre 1540,, par analogie avec Palzmmat du cloître des franciscains de Berne ‘, le pensionnat des Douze Esc/aoliers de Messieurs ’, _ c`est-a-dire une fondation de douze bourses destinées ii l’en- tretien d’autant d’étudiants qui suivraient les cours de l’école. La direction de ce pensionnat, provisoirement conliée au Dauphinois Benoît Comte, avait assez longtemps embarrassé les Bernois et Viret: on avait songé successivement a plu-- -sieurs iles collègues de Castellion, a maitre Agnet Bussier. son prédécesseur, at André Zébédée, à Mathurin Cordier. probablement it Castellion lui-méme, au moment ou Cordier avait du le remplacer ai Geneve. Mais, a ce moment, la place était occupée par un homme dont l’arrivée a Lausanne avait été satinée comme une bonne fortune publique. Le « précepteur » des Douze, depuis la lin de 1542, n’était autre que l’éloquent,,le brillant humaniste piémontais Celio Secundo Curione. Précedé ai Lausanne d’une grande réputation, célèbre déja comme professeur d’éloquencerlatine, plus célebre à cause de ses longues souffrances, de ses démèlés avec l’Inquisition et de ses dramatiques aventures, Curione avait été immédia- tement accueilli comme uue illustration de la cité. Il cumulait la direction de la maison des Douze avec une chaire des arts créée tout expres pour lui et où il enseignait en langage cicéronien, la rhétorique et la philosophie. ll venait de faire reparaître a Geneve et a Bâle (1544) deux ouvrages qui faisaient quelque b1·uit, en dépit ou à cause de leurs formes libres et bizarres: l`un était une réédition très augmentée de sa vive satire de l’Église catholique, le fameux I I. Lbrganisation semi-claustrnle de cet alumnat destiné il vingt étudiants en théologie est très bien décrite (p. 93-96), dans Fried. Schœrer : Geschichte der œ/fcntlic/ten Unterrichts- anslaltcn des deutachen Theil des Kanton Bern. Berne, 1829, in-S.

 Sous cc titre méme; Les douze esclmliers de Messieurs, M. le professeur ll. Vuilleumler

n donné au Semeur vaudois et publié a part, en brochure (Lausanne, 1886, in-16, 24 pages), une charmante et substantielle etude qui éclaire ce point jusqu’ici obscur des origines de l‘Académie de Lausanne. _ .