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226 I SEBASTIEN eAsrELL10N. |`allure à demi oratoire, ce n’est pas leur moindre intéret; on sent partout l’l1omme qui n’écrit que faute de pouvoir pa1·ler. Mais il a souci de la publicité, il veut atteindre le plus grand nombre possible de lecteurs, et volontiers il se fait traduire, en latin d`abord, puisque ciétait la condition d`une circulation universelle; on ne songe que plus tard ai des traductions en français et en allemand. C’est sans doute a cette circonstance que se rattachent ses premieres relations avec le jeune directeur du college, qui lui fut naturellement désigné, soit par Calvin, soit par Pimprimeur Jean Girard, comme le plus apte à lui rendre ce service. `Comment Castellion avait-il appris l`italien, nous Pigno- rons. C`était un jeu pour un humaniste comme lui. Geneve d`ailleurs, a cette époque, fournissait sans oesse Foccasion non seulement de lire, mais de parler cette langue qui avait été longtemps celle de ses maîtres, qui était encore celle du commerce et dont l’usage, loin de décroitre, allait étre entre- tenu par l’arrivée de fugitifs vaudois, piémontais, toscans, 4 napolitains. Quoi qn’il en soit, à partir de son sejour lt Geneve, Castellion reste toute sa vie et presque constam- ment en relation étroite avec des Italiens : il est manifeste que —leur langue lui était devenue absolument familière, ' · ' Nous ne sommes pas en mesure de déterminer la part qu`z1 prise Castellion a la traduction des p1·emiers écrits d’Ochino parus chez Jean Girard de la hu de l542 au milieu de 4545. Mais au moins pour l`un de ces écrits et le plus important, il n’y a pas de doute que Castellion n`en soit le traducteur, bien qu’il n’y soit pas nommé. ‘Ochiuo avait fait imprimer chez Jean Girard son Esposi- tione sopwt la Epistola di Paolo alii Romctnz', sans doute peu ‘ de temps avant son départ de Geneve (aout La traduc- tion` latine parut ai la lin de la même année' at Augsbourg, ou Ochino venait d`arriver et allait remplir les fonctions de pas- teurde lacommunauté italienne. L’éditeur allemand met à la lin du volume une notequi nous intéresse. ll ne veut pas i' l. Bcrnardini Ochini sancnsis Expositio Epislolœ I). Pauli ml Rommxos de italico in lali- ' num Irunslata, Augusta: Vindelicorum, S. d. Philippus Ulhurdus exeudebal. (nn exemplair: ài la Bibliothèque de la ville de Zurich).