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216 SEBASTIEN GASTELLION. ville, comme le prétendront les calvinistes zélés, quelquess années plus tard ‘. Meme réduite a ce qu’elle était, la sentence que Calvin venait tl’tl['l‘ZlCllOl` au Conseil marque un pas de plus dans la voie qu`avait frayee la décision pastorale du mois de janvier précédent, et eeluila était plus décisif encore dans la vie du Réformateur que dans celle de son obscur antagoniste. Si Calvin lui-meme n’eut pas le loisir d`y prendre garde, on s’en rendit mieux compte autour de lui: c’est fort peu de chose assurément que cette sentence, mais c`était la premiere de co genre. Elle inaugurait le systeme de l’intervention du pouvoir civil a la requête du clergé en matiere religieuse et théologique. Aucune mesure jusque-la n’avait aussi bien fait voir où tendait le nouveau 1·égime et jI.lS(Il.liOl`l irait l’absolu- tisme du théologien. Nous avions vu, il est vrai, la Compagnie des pasteurs refuser ai Castellion l’entrée dans le ministere pour cause d’hétérodox.ie; ici, elle fait plus: elle requiert une répression pour un délit assez mal déhni, délit de parole dans une réunion presque intime, délit qui tirait toute sa gravité de lajustesse même des critiques, de la facilité at y voir des allusions, de la coïncidence avec des écarts regrettables. Cette répression, le Conseil la lui refuse ou du moins il la borne a un simple enregistrement de la décision pastorale que nous connaissons déja, éliminant le candidat du ministere. Nous retrouvons ici le Conseil dans les mêmes dispositions que précédemment: il s’était dérobé au rôle de juge que Calvin avait voulu lui faire prendre entre Castellion et lui dans leur débat dogmatique de l`année précédente; il ne se soucie pas davantage de se faire le champion de l’honneur du corps 1. Voici le récit de Michel Reset, dans ses Clwoniques manuscrites (liv. IV, chap. Lxix, Ciîtâiiiidrdii ce temps (1544), Sébastien Cliastillon, d'aupres de Nuutua en Saroye, mnistre d‘escolle il Geneve, esmeut quelques questions es prescheurs. Il réprovoit le Cantique de Salomon, comme profane et impudique. 11 n’aprouvoit leur interpretation de la descente aux endcît ayant esté udmonesté, il prit la parolle du dernier de may 151-6, en la congrégation pnblicque, accusant les ministres d’orgueil, impatience, volupté et autres vices bien estrnnges de l'exemple desainct Paul. Lesquela ne pouvant soubtenir, il fut déposé par le conseil le d0«i]îiîSiIfeii1î>îzdldli;<Ér ‘i.i`d§i;uiii`iaiialariproduiet plusieurs autres oppinions contraires En È[::c;qïit<i:;îs(;i}eqpî,LÃ:qrLinpîrdjîmladprtîgîîtiimtion, du franc arbitre, impunité des hérétiques et