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RUPTURE Avec CALVIN. 197 Salomon, 1equeltM0ss' Calvin approve sainct, et ledictz Bastian le répudie, disant que, quant il fist le capitre septième, il estoyt en folie et conduyct par mondaiennités et non pas du Saint Esperit. Et sur ce, hont demandé ledict S' Calvin estre aoys en dispute, et daventage ledictz S' Bastian a dicst qu’il laysse tel livre pour tel qu’il est. Et quant aut passage du sym- bole, la où dicst que Jhesus descendit aux enfers, il n’est pas encore fort résoluz, approvant toutesfoys la doctrine estre de Dieu et saincte. Et sur ce, ordonné que entre eulx secrètement ayen a fere dispute, sans publier telles choses. Une lettre de Calvin a Viret, écrite quelques jours ap1·es,va compléter ces renseignements : . Sébastien part pour Lausanne avec des lettres de nous. Je voudrais bien qu’il sût mieux pourvoir à ses intérêts ou que nous eussions quelque _ moyen d’y pourvoir sans détriment pour l’Eglise! Nous lui laissions sa position précédente intacte; il n’a pas voulu la conserver sans une aug- mentation de traitement, et cette augmentation n’a pu être obtenue du Conseil. Il mc semblait préférable pour lui de taire le motif pour lequel il n’était pas admis au ministère, ou d’indiquer sommairement qu’il y avait un empêchement, en écartant tout soupçon fâcheux; de la sorte il n’aurait rien perdu de sa considération. Tous mes conseils ne tendaient ` qu’a Pépargner. C’est ce que j’aurais fait volontiers (non toutefois sans m’exposer à la critique), s’il y avait consenti. lfaffaire a donc, a sa demande, été traitée au Conseil, mais sans bruit. ll m’inspire une grande compassion, d’autant plus que je crains qu’il ne trouve pas la-bas ce qu’il désire. Vous, a Lausanne, dans la mesure où vous le pourrez, aidez-le. Quant au jugement qu’il peut porter sur moi, je ne m’y arrête pas. Du moinsî Raymond me déchirait naguères pendant mon absence par les calomnies les plus odieuses; mais il n’est pas nécessaire que je vous afflige de ces récits; sachez seulement qu’il n’y a personne ici d’assez elfronté pour oser en dire la moitié. Je supporte tout cependant, et je dissimule, si ce n’est que, dans notre congrégation, je me suis plaint de ce qu’il y a des personnes qui pensent et qui parlent tout au moins avec trop peu d’égards. Mais laissons cela. (11 février 1544 ‘.) Le refus du Conseil de prendre parti dans cette discussion de pure théologie laissait aux ministres la responsabilité de la décision a prendre. Elle était facile à prévoir, apres que Calvin s’était formellement prononcé. Castellion, de son côté, HB P0l1V3.I]t VlVI'C CLVBC SCS îll)pOllltCll1Cl1tS ft GCHCVC Gt (lÉSl- rant clierclier ailleurs un emploi scolaire, demanda aux minis- I 1. Le sens est celui-ei : Si Custellion lui-même n`a. rien Adit, un moins un de ses sons- maitres, ltnyinond, a parlé avec la dernière violence. (Je ltuymond demanda son congé en même temps que Custellion, ir. ln suite des incidents ia. ln congrégation; ce congé lui fut accordé. (Reg., 3 juin 1544.) 2. Traduction dn texte lutin publie dans Opp. Cale,. XI, 673, 674. ·