i 174 SÉBASTIEN CASTELLl0N· qui meurent de faim croient en Dieu plus aisément que les puissants et les rassasies .... Celui qui a Dieu a toujours assez, si peu qu`il ait ‘. » _ — Ce sentiment de conliance filiale en Dieu, cet esprit d’union intime avec lui par la foi comme par les actes remplit tout le livre et en est la plus profonde inspiration. C’est évidemment la secrete et délicieuse pensée où l’on se retrempe pour tous les combats de la vie, Les enfants n`ont pu en faire l`expérience par eux-mêmes, mais rien qu’a apprendreces breves formules où se condense une conviction si puissante ils en recevront _ pour toute la vie une marque inetfacable, celle de la foi hugue- note. Ils sont familiarisés avec l’idée de ce paradoxe ou de ce _ miracle perpétuel : le triomphe des faibles et des méprisés; rien d’impossible a la foi, parce qu’il n’y a rien d’impossible · _ àDieu : « Les prisons, les chaînes ne peuvent rien contre ceux que Dieu protège 2 .... Quand la sagesse humaine, ii bout de ressources, tremble et désespère, c’est alors qu`éclatc la puis- sance divine “ .... Il faut croire a Dieu et à ses promesses, fussent-elles contraires ai la nature : il n’est pas soumis a ' la nature, celui qui en est l’auteur ". >> A cette inspiration générale s’ajoute parfois un mot plus précis et comme une allusion d’autant plus touchante qu’elle est plus sobre. Un maître qui avait devant lui tant d’enfants de réfugiés fran- cais et italiens, avait—il besoin d’insister pour commenter avec chaleur la maxime qn`il avait et expliquer et_a faire apprendre comme conclusion de l’histoire de Ruth. : « Heu- reux ceux qui préferent Dieu et le peuple de Dien ai leurs _ parents et a leur patrie : Dieu les en récompensera »’?_ Il y aurait ài relever encore quelques traits plus particuliers et plus person11els, ou l’on retrouverait déja la préoccupa- ' tion des idées qui plus tard feront Toriginalite de Castellion, avant tout les protestations contre l’emploi de la force en V matière’ de conscience °, l’assertion répétée que les guerres 1, Liv. ll, Sarephtana. . 2. Liv. IV, Rhode. ` _ · 3. Liv. Ill, Baltasar. ' · 4. mv. iv, Mami, ·
mv. 1, [fut/t.
6. Ainsi nu sujet de ln réponse de Jésus : Mon règne n'est pas de ce monde, une note marginale dit : « Qu`ils pèsent cette parole ceux qui veulent défendre le Christ par des armes