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169 SÉBASTIEN CASTELLION. serpens , tu eris detestabilissima cela, serpent, tu seras la plus dé-- omniumbestiarum,omniumqueani- testable de toutes les bestes que la malium terrestrium, et incedes in terre porte, et iras sur ton ventre, pectus, et vorabis pulverem quam- et rongeras la terre tant que diu vives. Quin etiam conciliabo‘ vivras, et si mettray si grande ini- tantas inimicitias inter te et mu- mitie entre toy et la femme et lierem, interque semen tuum et entre ta semence et la sienne qu’elle ejus, ut id conterat tibi caput, tu te brisera la teste, et tu lui useras autem ei calcem. Te quoque, le talon. Et toy, femme, je te feray fœmina, affîciam plurimis dolo— avoir beaucoup de peines et tra- ribus et ccrumnis, ut cum dolore vaux. Tu enfanteras tes enfants parias, et tota pendeas ex imperio avec douleur, et seras du tout virî tui. Et tu, Adame, quoniam subjete au gouvernement de ton morem gerens uxori tuce, come- mary. Et toy, Adam, pourtant que disti de arbore cujus esu inter- pour complaire et ta femme tu as dixeram tibi, habebis terram infœ- mangé de l’arbre de laquelle je cundam tua culpa, et ex ea quœres t’avoye défendu d’en manger tu victum laboriose dum vives, cum auras la terre moins fertile par ta interim ipsa procreabit tibi carduos faute, et gaigneras ta vie d’elle a et sentes. Tu vesceris herbis terra grand travail toute ta vie, et cepen- nascentibus et cum sudore vultus dant elle te produira chardons et parabis victum, donec redeas in épines; tu vivras des herbes qui terram, ex qua ortus es. Nam croissent parla terre, et avec sueur pulvis es, et in pulverem redibis. de ton visage tu mangeras ton pain jusque a tant que tu retournes en terre, de laquelle tu as été prins. Gar tu es poudre et retourneras en _ ' . poudre. On jugerait mal du livre d’apres ce premier morceau : l’au- teur y était trop lié par le texte biblique et trop empèche par le respect de la majesté divine. Il donne mieux sa mesure dans les scenes vraiment « familières » comme il les appelle justement et où, sans trahir le texte sacré, il peut faire entrer , des détails pittoresques, qui prêtent et l’emploi de mots et de tours usuels, c’est-a—dire a ctexcellentes lecons de vocabulaire I et de syntaxe. Quoi de plus approprié a cet usage pédago- gique que cette peL1te scène d’hosp1talité patriarcale (dialo- gue III ’) : ÀBRAIIAM. —- Je voy trois hommes contre moy. ll n’y a point dé faute qu’ilz sont las de cheminer, mesmement a si grand chaut qui fait 2. Parquoy je leur courray en devant, pour les retenir chez moy. — Sire 3, 1. Nous n`en donnons que le texte français, qui, étant d’une langue beaucoup moins correcte et moins sûre que le lutin, est d`autunt plus intéressant. 2. Presertim hoc tunto ccstu. '3. Domine. ·