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. LE correct; en cnunvn. _ M7 pratiques, a celle du francais et de l`allem_and, à celle de Varithmétique usuelle. Le programme de Saunier ne dedaigne · pas, comme ceux de Gouvéa, de Baduel, de Sturm, de pro- mettre aux parents qui lui conlieront leurs enfants comme « portionnistes » (pensionnaires) de leur enseigner « les pre- miers fendemens d`arismetique, c'est ascavoir la maniere de nemhrer, cliilfrer, getter ou calculer >>. La correspondance des réformateurs donne u11 grand nem- hre d’exemples de l’usage, en vigueur des cette epoque, ·d’envoyer des jeunes gens de la Suisse allemande en pen- sio11 dans la Suisse francaise et reciproquement. Souvent les familles, alors comme au_]ourd’hui, font, pour une annee ou deux, echange de leurs enfants. Cette ingenieuse coutume · etait née de la force des chos`es ‘. Ajoutez—y l’esprit pratique de ces petites démocraties, le — souci de l’utile, plus vif qu’ailleurs et plus avide de résultats immédiats, un besoin continuel. de relations avec l’étranger, . autant d’inf1uences qu’eùt pu contre-balancer soit un clergé, soit un corps enseig·nant voue au latin et it la scolastique. Mais il n’y avait plus Et Geneve ui l’un ni l’autre : une des grandes passions du momentretait precisement de proscrire le latin comme langue de l’Eglise. On denonea longtemps ceux qui s'olJstinaient at dire les prieres en latin. C’etait le premier signe distinctif du Genevois fidele, du vrai chretien, de substituer radicalement le francais au latin dans tous les exercices religieux. Mathurin Cordier lui-même, dans un de ses plus charmants dialogues, demande a son petit eleve, ii << son mignon Stéphanion, s’il a faict sa priere ee matin, et e11 quelle langue. — Françoise, repond l`cnfant. —— Oh que c’est bien faict ’l >> dit le maitre en l’€Il1l)l`tISSZ1lll.. Si, par tous ces motifs, lc culte du latin est St Genewc moins exclusif qu’ailleurs, la methode d’enseignement y est aussi moins exclusivement eicerenienne. L’art oratoire n’y est pas, comme a Strasbourg, levfond meme des etudes, et ici lajustesse d’esprit de Cordier se rencontre avec le hon sens genevois 1. Rien de plus touchant que les détails un entrent eonstnmmentà ce Sujet les lettres de Calvin et de Vlret à Bullinger, à Rod, Gunlther, etc. _ 2. Colloques, I, 9.