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LE COLLÈGE DE GENÈVE. 125 une égale folie ‘à Chacun des petits livres qu’il publia depuis, fruit de l’expérience, écrit pour la classe et éprouvé en classe, faisait faire un pas de plus a la pédagogie nouvelle; il ne lui en coûtait pas de descendre à ces infiniment petits et . de s’y enfermer : puc1·01·um utititati sic me prorsus adcliwi ut, comm gmlia, mc ad infima quœquc dcmittcrc oziltit omnino oc1·em·`*. Cet eilort, qui, en d’autres temps, eût pu passer inaperçu, fut remarqué et admiré. La popularité qu’avait acquise en quelques années ce hardi novateur dans un do- maine si obscu1· peut nous étonner,. mais le fait est impos- sible a nier, n’en eùt-on d’autre preuve que celle que cite Quicherat, cette phrase qui sert d`exeniple à une regle sur la construction des adverbes dans un livre de classe de l534 : , ulniczomque doccbit Jlfaturinus Corderius, florcbzmt bome literœï Peu de ligures de ce temps sont ai la fois aussi effacées et aussi originales que celle de Mathurin Cordier. On l’a appelé le Rollin et le Lhomond de son siecle. Il y a quelque chose dejuste dans ces rapprochements, parce qu’il y a quel- que chose de commun entre tous les hommes qui ont con- sacré leur vie a Penfance : cette vocation d’éd.ucateur est, dans tous les temps, une de celles qui mettant l’honin1e un ' peu a l’écart du monde, lui donnent un air àl part. On peut (ajouta- que Cordier est, comme Rollin, un humaniste épris dela pure antiquité, qu`il est, comme Lliomond, un grani- mairien de bon sens; comme tous deux et comme tous les, vrais maîtresà de la jeunesse, il a ce fonds de bonté qui permet d'aimer l’enfance et d’en être aimé; il a d’ailleurs assez de idésintéressement pour se complaire dans son humble tache, assez de noblesse d’anie pour la rendre res- pectable. Mais la s’arretent les analogies. Nous oublions trop, a distance, les aut1·es traits caractéristiques de cette 1. ·· Antares diverses uudicrunt, institnti sunt in dialeetieis ne rhetoricis prœceptis, grum- mnticœ vero eut omnino sunt ignuri, aut rudes, ut non modo scribere emendate nesciant, sed ne loqui quidem latine utquc expedite queunt. » (Mich. Tcxites, Consultalio de emendandis liltcrarum ludis. Tubingue, 1557, in-4.) 2, Préface (février 153t) du Dislicha dc maribua cum latina et gallim inleuywetalionzc Jialurini Corzlerii (nombreuses éditions ii Pnris ct ii Lyon de 1538 ii 1593. V. le Iléperl. des Aoxw. péd. du XVI° s.). 3, Quichernt. llisl. de Sainte-Barbe, I, 15t. Ilonvrnge cité est lc De oclo orationis parlium ccmslrucliune, de`Junius Rabirius.`Puris, 153i, in—S. I J