LE connaea on GENEVE. 123 Sur quoy, sans point d‘aultre voix que une mesme, est esté généralement arresté et, par élévation des mains en l'air, conclud et à Dieu promys et juré que très tous unanimement, a l’ayde de Dieu, volous vivre en ceste saincte loi evangellicque et parolle de Dieu ...... veuillans délaisser toutes messes et aultres serémonies et abasions papales, ymaiges et ydoles et ..... vivre en union et obéissance de justice. Icy est anssy esté proposé l’article des escolles, et sur icelluy, par une mesme voix, est résolu que l’on taiche à avoir homme à cela faire sçavant et que l’on le sallarie, tellement que il puysse unrrir et enseigner les paovres sans leur rien demander de sallaire; et aussy que chascuug soit tenu envoyer ses enfans a l’escholle et les faire apprendre; et tous escolhers et aussi péda- doges soyent tenus aller faire la residence à la grande escolle, où sera le recteur et ses hachelliers ‘. Le directeur du college reconstitué fut un des ministres, Antoine Saunier, qui reçut pour cet office un traitement de cent écus d’o1·, à charge par lui d’entretenir deux bacheliers (sous-maitres), de donner l`instruction gratuitement aux €IlfttIllS p21tl\’I‘CS, et de I1’CXlgCI` des ttl1tl‘€S (IUC (FOIS S0lS pit? trimestre. (aalvin, qu1 arr1va quelques mois apres (sept. 4536), conçut le college sur un plus vaste plan. Il jugea sans doute qu’ât _ la tache, telle qu’il l’entendait, Saunier ne saurait suffire. Et il 1. Registres du Petit Conseil de Genève (mss).— Ce chapitre et les suivants contien- dront un assez grand nombre de citations de ces registres conservés aux archives de Genève. Depuis l’èpoquc ou j’avais pris copie de ces documents alors inédits (ISBG-1868), une grande partie en a été imprimee, soit par fragments streets dans ]'Hi.st0ir·e du peuple de Genève de M. Amédée Roget, soit in extenso, pour les parties concernant Calvin, dans le tome XXI des Opp. Caluini. Je demanderai néanmoins la permission de donner le texte d'après ma copie, qui présente de légères variantes avec celle- de MM. lteuss, Haum et Cunitz. Ma principale raison poury tenir est que je l`avais soumise, sur les points difficiles, ii un homme ' dont la sagacite et la patience comme dechiffreur de ces vieux manuscrits égalaient la bien- veillance pour les jeunes gens, feu M. Théoph. lleyer, en ce temps-la directeur des archives de l`Etat. - Pour Yorthographe, nous reproduisons fidèlement le manuscrit, mais il a paru nécessaire, pour la facilité de la lecture, de suppléer quelquefois entre crochets les lettres indispensables ii la clarté du texte, d`y ajouter les signes de ponctuation et dhcccntuation, ainsi que les majuscules, qui font entièrement défaut dans Yoriginal. · N. B. - Cette note était deja écrite et j`avais pris la liberté de communiquer mes épreuves ii M. Théophile Dufour, neveu de M. lleyer et qui n été son successeur aux Archives de Genève, avant de prendre la direction de la Bibliothèque. Au lieu de se borner aux quelques renseignements de détail que jc sollicitais, l\l. Dufour n voulu prendre la peine de relire lui·méme et de corriger scrupuleusement dans ce chapitre et dans les suivants les textes empruntés a ses « chers registres ». Tous ceux qui savent le prix et l`autorité des travaux d’crudition de M. Th. l)ufour, c‘cst-a—dire tous ceux qui sc sont · occupés de l`histoire protestante au xv1• siecle, comprendront ma gratitude et la partageront. J`ai dit ailleurs (voir la préface et l`¤ppendice n° l) ce que doit au même savant ma biblio- graphie des ouvrages de Castellion. '
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