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viij PRÉFACE.

Il est aussi beaucoup d'accens qui se prononcent & ne s'écrivent pas. En répétant le mot en italique, nous avons marqué ces accens. Agreste, aigrette, alerte, abbesse, admettre, aisselle, en sont des exemples : nous les écrivons agrèste, égrète, alèrte, abèce, admètre, écèle, en avertissant, quand l'è est ouvert, comme dans le 3e, & quand il est moyen, comme dans tous les autres.

III. Malgré l'excellent Traité de la Prosodie Françoise, donné par M. l'Abbé d'Olivet, bien des gens ignorent encore si notre Langue a une Prosodie. Plusieurs observent, en prononçant, les brèves & les longues, mais sans trop sçavoir pourquoi, & n'étant guidés que par l'habitude ; d'autres, qui n'ont pas eu les mêmes secours dans leur éducation, font en ce genre les fautes les plus grossières. M. l'Abbé d'Olivet a rendu un service inestimable au public, en consacrant ses talens & ses veilles à un travail utile, mais pénible & ingrat. Nous avons mis à leur place, dans l'ordre alphabétique, les terminaisons des mots avec leur quantité, telles qu'elles se trouvent dans le Traité déja cité. En réfléchissant sur ces terminaisons, nous avons trouvé quelques règles générales pour les longues que nous croyons pouvoir abréger le travail de la mémoire, & généraliser un peu plus les principes. On les trouvera au mot Long.

Nous avons cru devoir faire pour la Prosodie, ce que nous fesions pour l’Orthographe & pour la Prononciation ; & comme non contents de mettre au commencement de chaque lettre les règles générales pour la manière de les écrire & de les prononcer, nous avons appliqué ces règles à


chaque