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EBR ECA

ÉBOURGEONEMENT, s. m. Ébourgeoner, v. a. [Ébourjo-neman, né : 1re é fer., 4e e muet au 1er, é fer. au 2d : l'e qui est devant l'o est entièrement muet : il n'est là que pour doner au g un son doux, qu'il n'a pas devant l'o. -- Richelet met aussi ébourjonner, sans préférer l'un à l'aûtre : mais puisqu'on écrit bourgeon, et non pas bourjon, on doit, par analogie, écrire ébourgeoner, et non pas ébourjoner.] Ôter les bourgeons superflus. Retranchement des bourgeons. " Ébourgeoner les vignes, les arbres. " Ébourgeonement des arbres, des vignes.

ÉBOURIFÉ, ée, adj. (4e é fer., long au 2d.] Qui a les cheveux, ou la coîfûre en désordre. " Il est tout ébourifé : elle arriva toute ébourifée. Trév., par sa définition, parait le dire de la coîfûre même, et des cheveux : Éparpillé, dérangé. On le dit de la persone.

ÉBOUZINER, v. a. Terme de Maçonerie. Ôter le bouzin d'une pierre.

ÉBRANCHEMENT, s. m. Ébrancher, v. a. [1re é fer., 2e lon., 3e e muet au 1er ; cheman, é fer. au 2d, ché.] Ébrancher, c'est dépouiller un arbre de ses branches, en les coupant, ou en les rompant. " Il faut ébrancher cet arbre. " Le vent l'a tout ébranché. Ébranchement, est l'action d'ébrancher un arbre, ou l'éfet de cette action.

ÉBRANLEMENT, s. m. Ébranler, v. a. [1re é fer., 3e lon., 3e e muet au 1er, leman ; é fer. au 2d.] Ebranlement, au propre, secousse. Ebranlement du cerveau. " Après un si grand ébranlement, il est à craindre que cette muraille ne tombe. -- Au figuré : " L'ébranlement de sa fortune.

Ébranler, doner des secousses. " Les vents ont ébranlé cette maison. Ce coup lui a ébranlé le cerveau. -- Il se dit figurément des persones, dans le sens de fraper, toucher, émouvoir : " Ces raisons l'ont fort ébranlé. " Les malheurs, les disgrâces, n'ont point ébranlé sa constance. " Il n'a point été ébranlé par tout ce qu'on a pu lui dire, par ce funeste évènement : mais le réciproque s'ébranler, ne s'emploie pas dans cette signification. On dit, de deux armées qui sont en présence, qu'elles s'ébranlent, pour dire, qu'elles comencent à se mouvoir et à agir ; et des troupes, pour dire, qu'elles se mettent en moûvement pour prendre la fuite ; mais on ne dit point d'une persone, qu'elle ne s'ébranle point, pour dire qu'elle ne se trouble point, qu'elle n'est


point touchée, que la chôse ne la frape point. " Le Prince écouta tout ce discours du Roi sans s'ébranler. D'Orl. Révol. d'Esp. Il falait dire, ce me semble, sans en être ébranlé. " Quoique la nouvelle réforme fît tant de bruit, les Vaudois ne s'en ébranlèrent point. Bossuet, n'en furent point frappés. L'actif est beau au figuré, dans un sens plus aprochant du propre. " Telle est l'influence des Rois sur la destinée du monde : ils le gouvernent pendant leur vie, et l'ébranlent encore après leur mort. Thomas.

EBRE est toujours bref : Célèbre, funèbre, etc., è moy.

ÉBRÉCHER, v. a. [3 é fermés.] Faire une petite brèche. Ébrécher un couteau, un rasoir. S'ébrécher une dent. -- Suivant l'Acad. il ne se dit qu'en ces phrâses. Trév. le dit aussi des ruptûres faites aux ouvertûres des pots de terre, de faïance, etc.

ÉBRENER, v. a. [1re et 3e é fer., 2e e muet : devant la syll. fémin. ce 2d e devient moyen : Il ébrène, il ébrènera.] Ôter les matières fécales d'un enfant.

* ÉBRIÉTÉ, Ébriosité, s. f. La Touche dit du 1er, que quelques persones le disent au lieu d'yvresse, mais qu'il parait encôre bien étranger, et que l'Acad. ne l'a point mis dans son Dictionaire. Depuis cette remarque, il n'a pas été plus en usage. -- Ébriosité pour ivrognerie, est encôre plus mauvais.

ÉBRUITER, v. a. [Ébrui-té : 1re et 3e é fer.] Divulguer, rendre public. " Il ne faut pas ébruiter cette affaire. -- S'ébruiter, devenir public. " Cette affaire s'ébruite, commence à s'ébruiter ; elle s'est bientôt ébruitée.

ÉBULLITION, s. f. [On prononce les 2 l sans les mouiller, ébul-li-cion, en vers ci-on.] 1°. Moûvement que prend un liquide, qui est sur le feu. 2°. Maladie, qui caûse sur la peau des élevûres, ou taches rouges. " Une ébullition de sang. " Il a une ébullition par tout le corps. Voy. Effervescence.

Molière s'est servi de ce mot au figuré, dans sa Critique de l'École des Femmes : " Je ne saurois soufrir les ébullitions de cerveau de nos Marquis de Mascarille. Je crois, dit La Touche, qu'on peut fort bien s'exprimer ainsi en plaisantant.

-EC. Cette finale est toujours brève. Bec, sec, etc. Les pluriels sont longs, Grecs, échecs, etc.

ÉCACHER, v. act. [1re et 3e é fer.] Écraser, froisser. Écacher une noix, un li-