plaisir et de la gaité. De toutes façons, il est préférable d’avoir des souliers faits par un spécialiste ; les marchandises confectionnées sont inférieures comme qualité et coûtent presque aussi cher. D’ailleurs, les souliers cousus à la machine ne sont pas aussi imperméables que les autres parce que la machine, en réunissant l’empeigne à la semelle, ne peut faire une piqûre aussi petite que le pourra le cordonnier avec son alêne et son ligneul.
Le soulier doit avoir une semelle forte et débordante, allant de la pointe au talon, pour avoir plus d’action sur les skis. Un renforcement de la pointe, au moyen d’une coiffe qui garantit les orteils contre une compression trop grande, ne peut être assez recommandé. C’est l’avantage de ce qu’on appelle le soulier Laupar, dans lequel l’élévation de la partie antérieure avait à l’origine pour but de ne pas laisser s’échapper le ski qui n’était assujetti que par la courroie de l’étrier. On peut aussi renforcer les souliers de forme ordinaire de façon que cette courroie ne blesse pas.
La bottine doit être assez large pour mettre deux paires de chaussettes de laine. Les pieds trop comprimés et dans lesquels le sang ne circule pas bien peuvent très facilement geler. Une paire de chaussettes de laine ou de soie, avec des bas de poil de chèvre par-dessus, remplissent extrêmement bien leur office et laissent le pied à sec. Elles absorbent l’humidité qui peut, avec les meilleurs souliers, provenir soit de l’intérieur, soit de l’extérieur.
Le cuir le plus convenable pour souliers à neige est le veau provenant d’animaux ayant plus de six semaines, sinon leur peau est trop mince ; celui des jeunes taureaux n’est pas non plus à recommander. Le cuir gras n’est autre chose que du veau dont on a obturé les pores au moyen de graisse liquide, il devient alors imperméable et souple, tandis que la peau de veau ou de mouton généralement tannée avec de l’alun est par conséquent hygrométrique. On doit fortement conseiller les bottines doublées de fourrure, pourvu que l’on use de peau de chien tannée d’un côté et à poil court. Elles sont très chaudes, mais il faut en avoir au moins deux paires, car la garniture de fourrure de l’intérieur demande, quand elle est devenue humide, au moins un jour pour bien sécher. Les gens qui transpirent beaucoup feront mieux de les éviter.