En résumé, il ressort de ce qui précède que l’attache que l’auteur préfère est celle de Huitfeld ; elle ne fait pas du premier venu un bon skieur, elle ne garantit pas absolument contre les accidents, mais, jusqu’à ce qu’on ait trouvé quelque chose de meilleur, elle peut être considérée comme la préférable.
La canne — Deux cannes sont en montagne d’un excellent secours et sont également très utiles en plaine ; elles aident à augmenter l’allure. Plus que toute autre chose, en ce qui concerne le ski, la solution de la question de la canne est liée à l’âge du skieur. Les jeunes gens doivent de préférence marcher sans aide à la montée et à la descente. C’est ainsi qu’ils acquièrent, dans leurs muscles vivants, la résistance des corps inertes que sont les cannes. Ils obtiennent cette mobilité et cette souplesse dans les reins que ne peut atteindre celui qui est habitué à deux bâtons auxquels il est comme englué. L’indépendance vis-à-vis d’eux est une preuve sûre de l’habileté, et « l’embâtonnement » le plus grand péché possible contre l’esprit du ski. Mais celui qui n’a pas pour but de cultiver spécialement la beauté et l’élégance trouvera toujours en sa canne un bon ami.
Elle ne doit pas être un pieu comme les cannes de frêne de hauteur d’homme employées autrefois. Ce qu’il y a de mieux, c’est qu’elle arrive a l’épaule, et soit faite de bambou pas trop faible ou de bon noisetier soigneusement choisi. Avec un tel instrument, il est possible parfois de freiner quand les skis ne suffisent pas. Quand on peut l’employer alternativement à droite et à gauche, on reste son maître et on n’en dépend pas.
Les personnes d’un certain âge doivent aussi apprendre comment on peut faire reposer le poids du corps sur les hanches tout en se servant d’une seule canne. On possède cette technique quand on a l’habitude d’en utiliser deux et sans elle la marche du skieur devient une simple glissade. Le bâton ne doit pas être tenu obliquement devant le corps avec les deux mains, mais toujours avec une seule et de préférence verticalement.
Si on préfère deux bâtons, et c’est d’ailleurs le privilège de
skieurs habiles, on les laisse traîner derrière soi attachés aux poignets